"Le poids des choses" - Marianne Fritz
"Les griffes de la vie qui marquent et modèlent, cette poigne écrasante qui aplatit et lamine ; le poids des choses, la vie même n’ont plus aucune prise sur elle quand elle dort. Voilà." L’entrée dans le roman est déstabilisante. On ne comprend pas d’emblée ce qui lie précisément les personnages, et l’héroïne qui va en devenir la figure centrale, d’abord approchée par le regard d’une autre, en est difficile à cerner. "Ainsi était Berta Faust. Jamais dans le présent, la tête toujours ailleurs." Ça c’est l’avis de Wilhelmine. C’est elle qui porte ce regard condescendant sur Berta. Heureusement qu’elle est là, Wilhelmine, avec son pragmatisme et son esprit d’initiative, pour compenser la passivité rêveuse de son amie… La pauvre Berta qui s’est pour ainsi dire retrouvée veuve avant d’avoir convolé : Rudolf, son fiancé, est mort sur le front de l’Est, non sans avoir pris soin de la mettre enceinte avant son départ. C’est Wilhelm, un de ses camarades, qui a annoncé son d...