"Eux" - Joyce Carol Oates
Roman fleuve.
J.C. Oates signe ici un roman que l’on pourrait qualifier de « fleuve »… à tel point que j’ai du me faire parfois violence pour en venir à bout. La profusion de détails finit par être lourde et par occulter, à mon avis, le véritable intérêt que pourrait susciter le récit. Les nombreuses répétitions –dans la 1ère partie surtout- m’ont agacée également et j’ai trouvé dans l’ensemble le style inégal, sans parvenir à en attribuer la responsabilité à l’auteure ou au traducteur! Dommage, car le sujet m’attirait vraiment, mais que cette lecture m’a parue longue! Et j’ai été d’autant plus déçue que j’avais beaucoup apprécié les autres livres que j’ai lus de cette auteure (notamment « Les chutes », « La fille tatouée » ou son recueil de nouvelles « Infidèle »).
Maureen Wendall fut, dans les années 60, l’une des élèves des cours du soir dispensés par J.C. Oates à l’université de Detroit. Elle adressa un jour à son ancienne professeure une lettre à la suite de laquelle les deux jeunes femmes firent plus ample connaissance, et l’écrivain, confondue par la complexité de la vie de Maureen, écrivit « Eux », basé sur son témoignage.
Celui-ci débute en 1937 et couvre, sur une trentaine d’années, la vie de Loretta (mère de Maureen) et des siens, à partir du moment où elle quitte précipitamment le foyer familial suite à l’assassinat par son frère de son petit ami. Il s’agit d’une vie misérable, l’existence de ceux que l’on appelle communément les « cas sociaux », les victimes de la Grande Dépression, du chômage, et de ses corollaires : alcool, maltraitance, échec scolaire. Je n’ai cependant pas ressenti de volonté de « victimisation » de la part de l’auteure : elle décrit de façon très –trop!- détaillée le quotidien de ses personnages, sans misérabilisme, et si certains d’entre eux m’ont émue, les autres ne m’ont pas spécialement inspirée de pitié. Parce qu’ils éprouvent une haine des Noirs que je ne peux pas comprendre, même si cela est inhérent à leur manque d’instruction, et une tendance à faire payer à leurs enfants, par des coups et des brimades, les difficultés de leur quotidien. Ce qui m’a frappé également, c’est de voir à quel point, englués dans leurs existences sordides, les protagonistes sont ignorants des événements extérieurs. Ils semblent n’avoir guère conscience de la montée grandissante de la révolte de la population noire, du vent de contestation soulevé par la guerre du Vietnam… comme si leurs quartiers de taudis était un monde à part, isolé, dans lequel ils ne peuvent espérer l’aide de personne. Et ceux qui, par chance ou par la force de leur volonté, parviennent à s’extirper de ce monde, en garde néanmoins une empreinte indélébile.
Celui-ci débute en 1937 et couvre, sur une trentaine d’années, la vie de Loretta (mère de Maureen) et des siens, à partir du moment où elle quitte précipitamment le foyer familial suite à l’assassinat par son frère de son petit ami. Il s’agit d’une vie misérable, l’existence de ceux que l’on appelle communément les « cas sociaux », les victimes de la Grande Dépression, du chômage, et de ses corollaires : alcool, maltraitance, échec scolaire. Je n’ai cependant pas ressenti de volonté de « victimisation » de la part de l’auteure : elle décrit de façon très –trop!- détaillée le quotidien de ses personnages, sans misérabilisme, et si certains d’entre eux m’ont émue, les autres ne m’ont pas spécialement inspirée de pitié. Parce qu’ils éprouvent une haine des Noirs que je ne peux pas comprendre, même si cela est inhérent à leur manque d’instruction, et une tendance à faire payer à leurs enfants, par des coups et des brimades, les difficultés de leur quotidien. Ce qui m’a frappé également, c’est de voir à quel point, englués dans leurs existences sordides, les protagonistes sont ignorants des événements extérieurs. Ils semblent n’avoir guère conscience de la montée grandissante de la révolte de la population noire, du vent de contestation soulevé par la guerre du Vietnam… comme si leurs quartiers de taudis était un monde à part, isolé, dans lequel ils ne peuvent espérer l’aide de personne. Et ceux qui, par chance ou par la force de leur volonté, parviennent à s’extirper de ce monde, en garde néanmoins une empreinte indélébile.
J.C. Oates signe ici un roman que l’on pourrait qualifier de « fleuve »… à tel point que j’ai du me faire parfois violence pour en venir à bout. La profusion de détails finit par être lourde et par occulter, à mon avis, le véritable intérêt que pourrait susciter le récit. Les nombreuses répétitions –dans la 1ère partie surtout- m’ont agacée également et j’ai trouvé dans l’ensemble le style inégal, sans parvenir à en attribuer la responsabilité à l’auteure ou au traducteur! Dommage, car le sujet m’attirait vraiment, mais que cette lecture m’a parue longue! Et j’ai été d’autant plus déçue que j’avais beaucoup apprécié les autres livres que j’ai lus de cette auteure (notamment « Les chutes », « La fille tatouée » ou son recueil de nouvelles « Infidèle »).
J'ai aimé ce roman, malgré ses défauts car il parvient quand même à nous décrire une réalitré difficile dans un niveau de détail quasi-naturaliste. Pour autant, mon roman préféré de cette auteure reste "Hudson River", série de chapitres du point vue de narrateurs différents sur la vie dans une banlieue chic du New Jersey. Je te le conseille ardemment!
RépondreSupprimerJe dois avouer que je n'ai gardé quasiment aucun souvenir de ce roman !
RépondreSupprimerPour "Hudson River", je note, parce que dans l'ensemble, j'aime bien ce que fait cette auteure.