"A l'irlandaise" - Joseph O'Connor
Le Goût & L'Odeur.
Maeve, 24 ans, fille de Billy Sweeney, est dans le coma suite à un braquage qui a mal tourné. Au cours du procès pendant lequel sont jugés les coupables, l’un des prévenus, Donal Quinn, parvient à s’évader. Pour Billy s’impose alors une évidence : il doit tuer cet homme. Pour cela, il va d’abord le traquer…
Il couche le récit de cette traque par écrit, à l’attention de sa fille qui ne se réveillera probablement jamais, envers laquelle il éprouve non seulement le besoin de justifier la recherche obsessionnelle de son agresseur, mais aussi de tenter d’expliquer les erreurs qu’il a commises tout au long de son existence, la plus lourde étant un penchant pour l’alcool qui a fini par avoir raison de sa vie de famille.
J’ai eu le sentiment, à la lecture de ce roman, de plonger au plus profond de la personnalité du narrateur, de visualiser dans les moindres détails le mécanisme de son évolution psychologique et émotionnelle. O’Connor nous livre un portrait magnifique, empreint d’une humanité touchante et criante de vérité ; Billy est un homme ordinaire (il ne cesse d’ailleurs de le répéter : il n’est qu’un modeste vendeur de commerce*), comme nous. Et comme nous, il peut être à la fois lâche et courageux, tantôt pitoyable, tantôt forçant l’admiration. Surtout…, c’est un irlandais, tombant facilement dans l’excès, notamment si cet excès a le goût et l’odeur du whisky !
« A l’irlandaise » est aussi le récit du face à face entre 2 hommes qu’a priori tout sépare et qui, au fil de rapports complexes et souvent violents, parviennent à se découvrir des points communs, à se réapproprier le sens de valeurs comme la solidarité ou la fraternité.
Un roman très fort, donc, qui, sur fond de polar, aborde de nombreux aspects des relations que nous entretenons avec les autres et avec nous-mêmes : la crainte de la solitude, la douleur de perdre des êtres chers, la difficulté à vivre, ainsi que celle à pardonner, à autrui ou à soi-même.
*Le titre original du livre est d’ailleurs « The Salesman ».
Alors ça... c'est une critique qui fait plaisir !
RépondreSupprimerMais c'est sur tes conseils, mon cher Thom, que j'ai lu ce roman!
RépondreSupprimerOh non, chère Ingannmic, je vous en prie : c'est moi qui vous suis redevable (vous êtes la seule à suivre mes conseils :-)
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