"Seul le silence" - R.J. Ellory
Cauchemar partagé.
Parce que vous avez naïvement lu la 4ème de couverture, vous croyez que vous allez vous plonger dans une sombre histoire de meurtres en série... et puis R.J. Ellory vous prend par la main pour, tout doucement, vous faire partager l'intimité de son héros et narrateur, Joseph Vaughan. Attention, cela n'empêche pas cette histoire d'être sombre, l'existence de Joseph semblant n'être qu'un interminable cauchemar dont il ne parvient pas à s'échapper, et qui englue le lecteur. En effet, il perd, dans diverses circonstances, tous les êtres qui lui sont chers, et porte en lui l'écrasante culpabilité de n'avoir pu empêcher l'assassinat d'une dizaine de fillettes dont il fut plus ou moins proche étant enfant puis adolescent. A cette époque, il vit à Augusta Falls -Géorgie- et la Seconde Guerre mondiale fait entendre son triste et lointain écho depuis l'Europe. En digne population de petite ville, celle d'Augusta Falls, traumatisée par le meurtre de ses enfants et aveuglée par la peur, fait preuve de méfiance et d'injustice envers ceux qui sont différents. Et Joseph l'est, différent. L'éducation qu'il a reçue de sa mère et l'attention que lui prodigue son institutrice lui ont permis de développer son ouverture d'esprit, et ces deux femmes vont de plus l'encourager à s'engager sur la voie de l'écriture pour laquelle il a de belles prédispositions. Autant d'éléments qui peuvent être considérés comme des qualités, mais qui font de lui un être particulier aux yeux de concitoyens ignorants et hypocrites.
Plus que les événements, pourtant dramatiques, qui jalonnent le récit, c'est l'impact de ces événements sur le personnage principal qui importe ici. De la naissance de sa vocation d'écrivain à ses efforts désespérés pour construire sa vie en dépit de la succession de malheurs qu'il subit, il égrène ses souvenirs, détaille ses cauchemars et ses angoisses de telle sorte que le lecteur a l'impression de pénétrer dans ses pensées les plus profondes, créant une troublante sensation d'intimité. C'est une immense mélancolie qui se dégage de ce roman, dont la lecture provoque un sentiment d'impuissance -presque de frustration- à l'évocation de ce monde où la volonté de faire le bien n'est pas une garantie de reconnaissance.
Parce que vous avez naïvement lu la 4ème de couverture, vous croyez que vous allez vous plonger dans une sombre histoire de meurtres en série... et puis R.J. Ellory vous prend par la main pour, tout doucement, vous faire partager l'intimité de son héros et narrateur, Joseph Vaughan. Attention, cela n'empêche pas cette histoire d'être sombre, l'existence de Joseph semblant n'être qu'un interminable cauchemar dont il ne parvient pas à s'échapper, et qui englue le lecteur. En effet, il perd, dans diverses circonstances, tous les êtres qui lui sont chers, et porte en lui l'écrasante culpabilité de n'avoir pu empêcher l'assassinat d'une dizaine de fillettes dont il fut plus ou moins proche étant enfant puis adolescent. A cette époque, il vit à Augusta Falls -Géorgie- et la Seconde Guerre mondiale fait entendre son triste et lointain écho depuis l'Europe. En digne population de petite ville, celle d'Augusta Falls, traumatisée par le meurtre de ses enfants et aveuglée par la peur, fait preuve de méfiance et d'injustice envers ceux qui sont différents. Et Joseph l'est, différent. L'éducation qu'il a reçue de sa mère et l'attention que lui prodigue son institutrice lui ont permis de développer son ouverture d'esprit, et ces deux femmes vont de plus l'encourager à s'engager sur la voie de l'écriture pour laquelle il a de belles prédispositions. Autant d'éléments qui peuvent être considérés comme des qualités, mais qui font de lui un être particulier aux yeux de concitoyens ignorants et hypocrites.
Plus que les événements, pourtant dramatiques, qui jalonnent le récit, c'est l'impact de ces événements sur le personnage principal qui importe ici. De la naissance de sa vocation d'écrivain à ses efforts désespérés pour construire sa vie en dépit de la succession de malheurs qu'il subit, il égrène ses souvenirs, détaille ses cauchemars et ses angoisses de telle sorte que le lecteur a l'impression de pénétrer dans ses pensées les plus profondes, créant une troublante sensation d'intimité. C'est une immense mélancolie qui se dégage de ce roman, dont la lecture provoque un sentiment d'impuissance -presque de frustration- à l'évocation de ce monde où la volonté de faire le bien n'est pas une garantie de reconnaissance.
Un très beau roman, très noir et tout aussi bien écrit. Quelques longueurs tout de même, mais dans m'ensemble, c'est un grand roman.
RépondreSupprimerJe viens justement de l'acheter et je ne l'ai pas encore lu . Je pense que je vais bientôt m'atteler à cette tâche :-)
RépondreSupprimerNicolas : c'est vrai, j'ai moi aussi trouvé quelques longueurs, mais le style d'Ellory les fait plutôt bien passer.
RépondreSupprimerLeyla : bonne lecture...
J'ai ce livre dans ma pal, j'ai maintenant hâte de le lire !
RépondreSupprimerJ'ai eu du mal avec ce roman. J'ai sauté les 100 dernières pages pour juste lire les deux dernières et connaître le fin mot de l'histoire. Trop de noirceur, trop de malheurs dans la vie de ce pauvre Joseph. Lecture vraiment difficile et pourtant l'écriture est top !
RépondreSupprimerEffectivement, l'existence de Joseph est un véritable chemin de croix dont la lecture est parfois à la limite du supportable... mais le talent d'Ellory est un tel régal, que je n'aurai personnellement sauté une page pour rien au monde !
SupprimerMerci pour ton passage chez moi, et pour tes conseils !
RépondreSupprimerJ'ai commencé hier ce livre, mais ai arrêté ma lecture (ce qui m'arrive parfois, pour le reprendre plus tard) : il m'a semblé bien sombre ! On me l'avait présenté comme un roman policier mais finalement c'est bien plus profond...
Je sors de la lecture du Chagrin de Lionel Duroy, et avais plutôt envie de quelque chose de léger. Donc à plus tard, mais sans faute !
Et donc à suivre, un billet sur le Chagrin, "roman" très émouvant et extrêmement riche au niveau culturel et méta-littéraire.
Effectivement, je ne le considère pas comme un roman policier. Il est très différent de ce qu'a pu écrire Ellory par la suite.
SupprimerCeci dit, c'est vrai qu'il est noir, et même très désespéré. Si tu cherches une lecture légère, il n'est effectivement pas adapté !!
A bientôt.