LE RECAPITULATIF DE L'ACTIVITE

"Et mon coeur transparent" - Véronique Ovaldé

Lancelot, chevalier de l'étrange.

Je ne connaissais pas Véronique Ovaldé. Suite à la lecture du billet de Gaëlle sur cette auteure, je me suis dit qu'il fallait absolument que je comble cette lacune. J'ai amorcé ma découverte par "Et mon coeur transparent", dont l'univers et le ton m'ont immédiatement séduite.

Il se dégage de ce récit une impression de fraîcheur et de spontanéité liée à la façon dont Véronique Ovaldé décrit les émotions et les pensées de son personnage principal, qui en acquiert un caractère fantaisiste, parfois presque enfantin.
Ce personnage, c'est Lancelot...
Lancelot pour qui les chats qui habitent dans le camphrier en face de sa maison sont sûrement des opossums,
Lancelot qui s'indigne de la sonnerie tardive du téléphone car elle risque de réveiller les enfants qu'il n'a pas. Lancelot qui, à l'image de son prénom quelque peu désuet, semble parfois décalé par rapport au monde moderne... ainsi qu'il le dit d'ailleurs lui-même, ayant "le sentiment (...) d'être un dinosaure (...), convaincu de vivre selon un système archaïque qui n'est plus en vigueur depuis quelques millions d'années".

Et les événements vécus par ce héros sont souvent dignes de sa personnalité atypique. Il constate par exemple que certains de ses meubles disparaissent mystérieusement !

Malheureux aussi, Lancelot, dont la vie bascule avec la mort de sa femme, Irina, qui le laisse terrassé par le chagrin, et d'autant plus perturbé qu'il découvre que sa belle lui avait dissimulé certains pans de son existence. Grâce aux souvenirs qu'il évoque, nous faisons plus ample connaissance avec ladite Irina, qui se révèle être elle aussi un personnage attachant et haut en couleurs, ainsi que le confirmeront la divulgation de ses secrets.

En donnant à son histoire cette touche d'ingénuité, Véronique Ovaldé semble porter un regard à la fois candide mais juste sur un monde matérialiste, égoïste et destructeur, que les âmes simples et sincères ne peuvent traverser qu'en marginales. Et il en résulte un roman à la fois touchant et rafraîchissant, qui peut aborder des sujets graves, sans jamais avoir l'air de se prendre au sérieux.

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