"Green River" - Tim Willocks
Mélange détonnant.
Tel est le cocktail explosif que nous sert Tim Willocks avec "Green River", son deuxième roman (1), qui a pour cadre les quartiers d'une prison de haute sécurité texane.
La coexistence dans la promiscuité, l'insalubrité, et la violence, exacerbent les problématiques que pose déjà habituellement le fait de vivre en société. Tortures, menaces, abus sexuels, sont des manifestations quotidiennes de la haine qu'éprouvent les détenus les uns envers les autres... Haine raciale, homophobie, besoin de domination, c'est à un véritable séjour en enfer que nous convie l'auteur, qui passe au crible les faiblesses et les aberrations d'un appareil pénitenciaire gangrené par le surpeuplement, le sida, la drogue et la corruption. Il le fait avec une écriture maîtrisée, précise, dont les accents parfois presque lyriques ajoutent à l'aspect tragique du récit, et parent sa violence d'un caractère flamboyant.
L'autre grand talent de Tim Willocks réside dans sa capacité à élaborer des personnages auxquels il parvient à nous attacher en quelques pages. Et lorsqu'ils ne sont pas particulièrement sympathiques, ils n'en sont pas moins marquants. En ce qui me concerne, je n'oublierai pas de sitôt Claude Toussaint, le jeune noir devenu Claudine pour satisfaire les besoins du caïd du bloc B, Hobbes, le directeur de l'établissement, dont l'intelligence n'a d'égale que sa mégalomanie et son instabilité mentale, ou encore Henry Abbot, le géant psychopathe qui a pris Ray Klein sous sa protection.
"Les rois écarlates"
Prenez un lieu clos, comme un pénitencier, par exemple.
Placez-y quelques centaines d'individus peu recommandables, parmi lesquels vous intégrez des psychopathes, des tueurs violents, des violeurs...
Montez-les les uns contre les autres...
Tel est le cocktail explosif que nous sert Tim Willocks avec "Green River", son deuxième roman (1), qui a pour cadre les quartiers d'une prison de haute sécurité texane.
C'est là que Ray Klein, médecin, purge une peine de trois ans pour viol. Il a vite appris que la survie dans un tel milieu dépendait essentiellement de sa capacité à fermer les yeux sur les horreurs dont il pouvait être témoin. Alors que la commission disciplinaire vient de répondre favorablement à sa demande de liberté conditionnelle, une émeute éclate dans le pénitencier, qui bascule dans le chaos...
La coexistence dans la promiscuité, l'insalubrité, et la violence, exacerbent les problématiques que pose déjà habituellement le fait de vivre en société. Tortures, menaces, abus sexuels, sont des manifestations quotidiennes de la haine qu'éprouvent les détenus les uns envers les autres... Haine raciale, homophobie, besoin de domination, c'est à un véritable séjour en enfer que nous convie l'auteur, qui passe au crible les faiblesses et les aberrations d'un appareil pénitenciaire gangrené par le surpeuplement, le sida, la drogue et la corruption. Il le fait avec une écriture maîtrisée, précise, dont les accents parfois presque lyriques ajoutent à l'aspect tragique du récit, et parent sa violence d'un caractère flamboyant.
L'autre grand talent de Tim Willocks réside dans sa capacité à élaborer des personnages auxquels il parvient à nous attacher en quelques pages. Et lorsqu'ils ne sont pas particulièrement sympathiques, ils n'en sont pas moins marquants. En ce qui me concerne, je n'oublierai pas de sitôt Claude Toussaint, le jeune noir devenu Claudine pour satisfaire les besoins du caïd du bloc B, Hobbes, le directeur de l'établissement, dont l'intelligence n'a d'égale que sa mégalomanie et son instabilité mentale, ou encore Henry Abbot, le géant psychopathe qui a pris Ray Klein sous sa protection.
"Green river" est un récit brutal, sans illusion sur la nature humaine, dont l'auteur s'attache à dépeindre la bestialité et la cruauté qu'entretient plus qu'il ne les dompte un système carcéral déshumanisé et corrompu, à l'image, finalement, de ceux qu'il voue à l'enfermement.
>>D'autres titres pour découvrir Tim Willocks :
"Bad City Blues""Les rois écarlates"
(1) Initialement publié en 1995 dans sa version française sous le titre "L'odeur de la haine", il a été réédité en 2010 par les Editions Sonatine.
J'ai beaucoup aimé ce roman pour lequel j'avais fait un billet très positif, j'ai tout aimé les personnages, l'atmosphère, la violence n'est pas gratuite, très réussi et très prenant
RépondreSupprimerDu coup j'ai lu Bad City blues et les rois écarlates mais là j'ai calé, trop violent et trop sadique à mon goût
Par contre si tu n'as pas lu "la religion" lis le c'est un excellent roman historique traité comme un thriller
J'ai beaucoup aimé, personnellement, Bad City Blues, en raison justement de cette tension psychologique paroxystique que l'auteur sait si bien entretenir.. même s'il est vrai que certains passges sont difficilement supportables.
RépondreSupprimerJ'ai bien l'intention de lire aussi La religion, dont je n'ai lu que des avis très positifs.