"La foire aux serpents" - Harry Crews
Bienvenue à Ploucs-land !
Début novembre. La petite ville de Mystic se prépare à accueillir l'événement annuel qui a fait sa renommée : La Foire aux Serpents, dont les charmantes festivités -combat de pit-bull, élection de Miss Mystic à Sonnette- culmineront avec une chasse aux reptiles, délogés des terriers où ils viennent tout juste de se réfugier pour l'hiver...
Début novembre. La petite ville de Mystic se prépare à accueillir l'événement annuel qui a fait sa renommée : La Foire aux Serpents, dont les charmantes festivités -combat de pit-bull, élection de Miss Mystic à Sonnette- culmineront avec une chasse aux reptiles, délogés des terriers où ils viennent tout juste de se réfugier pour l'hiver...
Parmi les membres de la communauté, Joe Lon. Cet ancien joueur de base-ball prometteur dont les résultats scolaires catastrophiques ne lui ont pas permis d'intégrer l'université, en est réduit à vendre de l'alcool aux "nègres" dans le bistrot familial, et à tenir le camping qui accueillera les amateurs de crotales et autres autres serpents à sonnettes. Camping où il vit lui-même, dans une caravane, avec Elfie, déjà usée par deux grossesses trop rapprochées, et deux bébés dont il ne supporte plus les braillements incessants.
Entre un foyer qui lui inspire à la fois honte et dégoût, une sœur tellement traumatisée par la mort de leur mère qu'elle en a perdu les pédales, et un père qui s'obstine à dresser des pitbulls avec une brutalité insupportable, c'est au fond sa vie en général qu'il ne supporte plus. Pourtant encore jeune, il en est à ruminer sa relégation dans ce quotidien médiocre, sordide, avec une frustration rentrée qui lui donne de brusques envies de hurler. Le retour à Mystic pour la fameuse foire de Bérénice, son ex partie à l'université, exacerbe sa rage et son amertume...
Orbitent autour de ce personnage forcené pléthore de quidams dont la perversion, la bêtise, et la cruauté donnent à cette foire aux serpents des airs de cirque cauchemardesque. Et Harry Crews n'y va pas avec le dos de la cuillère pour rendre compte de cet univers de bouseux décérébrés, brutaux et incultes. Le récit s'acheminant vers l'apogée des festivités, l'alcool coule à flots et les esprits s'échauffent, la tension monte jusqu'à frôler l'hystérie collective, les débordements donnent lieu à des scènes d'une violence parfois presque insoutenable...
Orbitent autour de ce personnage forcené pléthore de quidams dont la perversion, la bêtise, et la cruauté donnent à cette foire aux serpents des airs de cirque cauchemardesque. Et Harry Crews n'y va pas avec le dos de la cuillère pour rendre compte de cet univers de bouseux décérébrés, brutaux et incultes. Le récit s'acheminant vers l'apogée des festivités, l'alcool coule à flots et les esprits s'échauffent, la tension monte jusqu'à frôler l'hystérie collective, les débordements donnent lieu à des scènes d'une violence parfois presque insoutenable...
Un récit nerveux, noir, percutant... nécessitant un cœur bien accroché !
Un autre titre pour découvrir Harry Crews : Le chanteur de gospel
Une lecture effectuée dans le cadre du Mois Américain, orchestré par Titine :
Je crains de ne pas avoir le coeur assez bien accroché ;-) C'est noir de chez noir on dirait ..
RépondreSupprimerOui, c'est noir et féroce, et les personnages sont odieux, pour la plupart... il faut aimer le glauque (mais j'aime !)...
Supprimer"cirque cauchemardesque" et serpents... je crains que ce ne soit pas pour moi non plus...
RépondreSupprimerJe comprends...
SupprimerEt oui mais cette Amérique existe . Je lis que c'est ce qu'il a vécu plus ou moins dans sa famille.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il a eu une drôle de vie (et pas vraiment une vie drôle...), il a grandi dans le sud rural des Etats-Unis avec un beau-père alcoolique et violent, et en plus il a eu de sérieux ennuis de santé, enfant..
SupprimerC'est le 2e titre que je lis de cet auteur, et à condition, comme l'écrit Aifelle, d'avoir le cœur bien accroché, j'apprécie son ton féroce mais aussi sa capacité d'empathie pour tous ceux qui sont considérés comme "hors normes".
Glauque à ce point là quand même, j'aime bien mais là, j'ai l'impression que c'est épais, comme glauque !
RépondreSupprimerTu peux y aller, ce n'est pas pire que Donald Ray Pollock, par exemple...
SupprimerJe ne connais pas du tout mais je note... (= tu dois être contente de l'originalité de mon com !!!!)
RépondreSupprimerJe suis en tous cas contente de ta visite !... Et j'espère surtout qu'elle sera l'occasion d'une découverte fructueuse !
SupprimerJ'aime le noir, très noir, la seule chose qui me rebute dans ce roman c'est la couverture... Bah oui... Je n'aime pas trop les serpents, même en image.
RépondreSupprimerTu peux la cacher... mais sache qu'il est, évidemment, question de serpents dans le récit également, et que certains ne font pas que de la figuration !
SupprimerJ'ai découvert avec Le chanteur de gospel que j'aimais le noir et féroce, ou plutôt pour être plus précise, le style d'Harry Crews, et l'univers de ses romans aussi car en te lisant, je reconnais bien la patte Harry Crews. J'avais prévu de poursuivre mon exploration de ses oeuvres, celle-là me tente bien !
RépondreSupprimerComme tu peux le voir, Zorglub et Jean-Marc, ci-dessous, ont été généreux en conseils dans lesquels tu peux piocher aussi... J'avais vraiment aimé également Le chanteur de gospel, sans doute plus que celui-ci d'ailleurs, dans mon souvenir, il est plus dense.
Supprimer"Bienvenue à Ploucs-land " : en même temps c'est du Harry Crews... c'est sa marque de fabrique...
RépondreSupprimerPas de souvenir que celui-ci soit si glauque... à ce point "nécessitant un cœur bien accroché !"... faut que je le relise...
Pour revenir sur sa bio, il a surtout perdu son fils... noyé dans la piscine familale...
"Body" lui est d'ailleurs dédié!
Problème de mémoire... c'est son premier fils qui est décédé dans la piscine des voisins... et le livre "Body" est dédié à son second fils...
SupprimerN'en ayant lu que deux, je ne peux te dire sur quelle échelle il se situe, dans sa biographie, en matière de "glauque", mais certaines scènes m'ont pas mal choquée (notamment celles avec les chiens)..
SupprimerHarry Crews est un très grand. Je conseillerais Cars, Body et son autobiographie en priorité (Des hommes et des mules je crois).
RépondreSupprimer+1
SupprimerDans "cars" le "héros" mange sa voiture, morceau par morceau, pour de l'argent et la gloire...
SupprimerJ'avais déjà noté "Cars" et "Body", j'y ajoute sa biographie, et j'attends ton avis, Zorglub, sur "Le karaté est un état d'esprit", pour savOir s'il est aussi déjanté que le promet la 4e de couverture...
Supprimercomme tu en lis un tous les 10 ans j'ai le temps... :)
SupprimerOh, mais ce n'est pas une fréquence figée ! Je peux très bien en relire un dans quelques mois, tout dépend de ta force de conviction !
SupprimerJe crois que moi aussi, j'irai plutôt voir du côté de Body ou de cette histoire de karaté. J'ai horreur des serpents (leur tête ne me gêne pas, c'est le reste du corps ;-)). J'ai aussi repéré un recueil d'essais sur la Floride qui me tente.
RépondreSupprimerC'est original, ça, le danger vient pourtant surtout de la tête... de toute façon, la bibliographie de Crews est assez riche pour se faire plaisir avec d'autres titres que celui-là.. je me demande si l'éditeur avait pensé que sa couverture pourrait rebuter certains lecteurs !
SupprimerIl y a longtemps que je ne l'ai plus lu, mais j'aime beaucoup ses polars. Un très bon écrivain. Le Bouquineur
RépondreSupprimerJe n'en ai personnellement lu que deux, mais je ne vais pas m'arrêter là ! Je trouve qu'il a un style vraiment singulier..
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