LE RECAPITULATIF DE L'ACTIVITE

"Blue Jay Way" - Fabrice Colin

Meurtres, paillettes, sexe, drogue, etc, etc...

"Blue Jay Way" est la villa démesurément luxueuse qu'a fait bâtir le producteur de cinéma et de séries TV Larry Gordon à Los Angeles. Il y vit en compagnie de son fils Ryan, dont la mère, Carolyn Gerritsen, est écrivain et vit à New York depuis leur divorce. Elle est très inquiète pour Ryan depuis qu'il a participé à une émission de télé réalité produite par Larry, et qui s'est terminée de manière désastreuse. Depuis cette expérience, en manque de repères dans un monde d'excès et d'apparences, il traîne son désœuvrement dans la vaste demeure paternelle, en compagnie d'amis aussi blasés que lui...

C'est dans ce contexte que débarque Julien, un jeune franco-américain qui a perdu son père dans les attentats du 11 septembre. Admirateur de l’œuvre de Carolyn, il a fait sa connaissance à l'occasion d'un projet d'étude dont elle est le sujet. C'est à sa demande que Julien se rend auprès de Ryan, officiellement en tant que précepteur de français, officieusement pour tenter d'exercer sur son fils une influence positive. D'un naturel réservé, et lui-même relativement perturbé depuis la disparition de son père, le "petit français" semble décalé parmi la faune hollywoodienne, dans un rôle de spectateur détaché et un peu curieux... à moins qu'il ne soit lui aussi l'objet du spectacle... ?

Les choses se gâtent sérieusement lorsque disparaît Ashley, la très jeune épouse de Larry.

Il m'est difficile de rendre compte de cette lecture : Fabrice Colin joue dans "Blue Jay Way" avec les codes de divers genres, sans que l'on sache vraiment si, lorsqu'il le fait de manière un peu caricaturale, il s'agit d'une volonté ou d'une maladresse de sa part. J'opterais a priori pour la seconde option.

Le pari était risqué...
... développer une enquête policière dans ce décor de démesure et de paillettes, dans un milieu où argent, sexe et drogue rendent les rapports entre individus malsains et factices...
... y ajouter deux histoires parallèles, dont on ne saisit pas au départ le lien avec l'intrigue principale, mettant respectivement en scène un garçon psychopathe, et un autre souffrant d'une grave forme de schizophrénie...
...résoudre finalement l'énigme grâce à un stratagème relativement éculé...
Le pari était risqué, et aurait pu se transformer en grand n'importe quoi, mais finalement, Fabrice Colin ne s'en sort pas si mal, même si certaines de ses "ficelles" m'ont parfois fait tiquer, et bien que son texte souffre de quelques longueurs.

Il réussit en effet à installer son récit dans une ambiance particulière, qui dérange et en même temps pique la curiosité du lecteur. De même, il parvient à doter son décor et ses personnages d'une sorte d'esthétisme artificiel et outré assez intéressant. C'est à se demander si "Blue Jay Way" ne serait pas avant tout un exercice de style... Mais rendons justice à l'auteur : je n'ai pas eu à faire trop d'efforts pour me laisser embarquer dans son histoire qui, si elle n'est pas vraiment originale, est néanmoins plutôt efficace.

>> Un autre titre pour découvrir Fabrice Colin :

Commentaires

  1. Je pense que pour ce titre je vais passer mon tour, ton commentaire mitigé m'incite à m'orienter vers d'autres lectures !

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  2. Je ne voudrais pas non plus lui porter trop préjudice : cela reste une lecture plutôt plaisante, même si elle est à mon avis dispensable.

    Quitte à découvrir Fabrice Colin, autant le faire avec "Or not to be", roman original, à l'ambiance très particulière, et qui avait été un grand coup de cœur pour moi.

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  3. Je viens de lire "Ta mort sera la mienne" du même auteur, c'est vraiment très différent sur le sujet et sur la forme si j'en crois ta chronique (et la mienne). Colin est un auteur éclectique de talent. Son dernier roman me semble plus fort que celui-ci si j'ai bien compris tes réserves. Peut être qu'à l'occasion je me laisserais tenter par "Or not to be" que tu as mieux apprécié.

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  4. Je viens de lire "Ta mort sera la mienne" du même auteur, c'est vraiment très différent sur le sujet et sur la forme si j'en crois ta chronique (et la mienne). Colin est un auteur éclectique de talent. Son dernier roman me semble plus fort que celui-ci si j'ai bien compris tes réserves. Peut être qu'à l'occasion je me laisserais tenter par "Or not to be" que tu as mieux apprécié.

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    1. "Or not to be" n'est pas un polar, mais un récit assez atypique, où s'invite le surnaturel..
      Quant à moi, je compte lire bientôt "Ta mort sera la mienne"..

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