LE RECAPITULATIF DE L'ACTIVITE

"Orgasme à Moscou" - Edgar Hilsenrath

Pas si drôle...

Le parrain de la mafia new-yorkaise Nino Pepperoni, doit faire face à une situation très problématique...

Sa fille Anna Maria, journaliste, partie interviewer à Moscou Brejnev et le président du Conseil des ministres, en est revenue... enceinte. Et le responsable de cette situation n'est pas l'un ou l'autre de ces illustres camarades, mais un modeste juif russe au physique peu avantageux, Sergueï Mandelbaum.
Anna Maria en est pourtant raide dingue, c'est l'homme qui lui a fait connaître son premier orgasme (et Anna Maria est tout sauf une oie blanche..).

L'honneur de la famille Pepperoni est en jeu : il est exclus que le petit-fils du parrain soit un bâtard. Seule solution : officialiser l'union entre les deux futurs parents. Le hic, c'est comment faire sortir Sergueï de Russie, sachant qu'il est fiché par le KGB ?
Slivovitz, avocat et bras droit de Nino, déniche le passeur le plus célèbre de la planète. Le bémol, c'est que l'homme est également un dépeceur sexuel notoire, qui a la fâcheuse manie de collectionner les membres virils. Aussi, afin d'annihiler tout risque de castration du futur gendre de Nino, il a été décidé de l'émasculer avant son départ en mission...

Et ceci n'est que le début d'un synopsis misant essentiellement sur l'enchainement ininterrompu de péripéties pour lesquelles mon intérêt s'est malheureusement essoufflé assez vite. Car si "Orgasme à Moscou" possède en théorie tous les éléments propres à en faire un récit réjouissant, passionnant, ils ne sont pas à mon sens exploités avec assez de subtilité pour que la mayonnaise prenne.

Comme dans ses précédents romans, Hilsenrath utilise le ton de la caricature pour dresser un tableau loufoque du contexte de son intrigue, celui de la Guerre froide, et de la mainmise sur les cercles économiques et politiques américains par une mafia surpuissante. En reprenant à son compte nombre de lieux communs qu'il pousse à l'extrême, il fait de ses personnages des symboles volontairement ridicules des genres qu'ils représentent (du chef mafieux à l'intellectuel juif au physique ingrat, en passant par l'avocat retors ou l'épouse décérébrée...). De même, il joue avec les codes du roman d'action pour doter son récit d'une dimension absurde, tout en lui insufflant un rythme qui se veut trépidant.

Mais en dépit de quelques dialogues ou de certains traits d'humour dont l'ironie décalée m'a fait sourire, j'ai trouvé dans l'ensemble que le ton avait du mal à se dégager de la lourdeur du premier degré. De même, l'intrigue, dont les rebondissements sont sans réelle surprise, finit par devenir ennuyeuse.

Une déception, donc, en ce qui me concerne...

Edgar Hilsenrath, c'est aussi :

Commentaires

  1. Oh mais je n'ai pas encore découvert cet auteur, c'est terrible... C'est "Le nazi et le barbier" qui me tente le plus, je suis certaine d'aimer cet humour-là.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, "Le nazi et le barbier", c'est bien...
      Et puis je n'en parle pas ici, mais les Éditions Attila rendent les romans d'Hilsenrath visuellement très plaisants, truffés de dessins, colorés...

      Supprimer
  2. Le titre déjà, ne vole pas très haut (si je puis dire...). Franchement, ça ne me tente pas du tout.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, mais autant "Fuck America", dont le titre n'est pas non plus une merveille de subtilité m'avait plu, autant là...

      J'ai appris par la suite que l'auteur avait écrit ce bouquin en 15 jours, en espérant inciter Otto Preminger à en faire un film (mais cela n'a pas marché). Peut-être cela explique-t-il cette impression de travail bâclé...

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Compte tenu des difficultés pour certains d'entre vous à poster des commentaires, je modère, au cas où cela permettrait de résoudre le problème... N'hésitez pas à me faire part de vos retours d'expérience ! Et si vous échouez à poster votre commentaire, déposez-le via le formulaire de contact du blog.