LE RECAPITULATIF DE L'ACTIVITE

"La nuit des temps" - René Barjavel

Sans prétention...

De Barjavel, j'ai un vague souvenir du "Voyageur imprudent", dont les considérations scientifico-psycho-philosophiques avaient occasionné un mal de méninges carabiné... Je crois avoir lu plusieurs autres titres de cet auteur, mais n'en ai gardé aucun souvenir (c'était à une époque où non seulement les blogs n'existaient pas, mais où l'idée même d'internet -terme alors inconnu- n'avait même pas effleuré l'esprit des individus lambda comme moi).

Du coup, lorsqu'une collègue m'a offert "La nuit des temps", j'ai trouvé qu'il s'agissait là d'une bonne idée... ce que, ma lecture dorénavant achevée, je confirme !

Bon, attention, ce roman n'est pas exempt de défauts, dont certains peuvent par moments faire grincer des dents... En ce qui concerne la forme, l'auteur nous offre parfois des perles en matière de style fleuri, et j'ai également relevé par-ci par-là quelques maladresses d'expression qui ont interrompu durant quelques secondes mon immersion.
Par ailleurs, écrit en 1966, l'intrigue est par moments plombée par l'expression de certains lieux communs, touchant notamment les héros russes et américains de l'intrigue, véritables représentants des clichés véhiculés par la propagande de la guerre froide.

Et pourtant.. je l'ai dévoré en deux jours, avec l'impression d'être redevenue adolescente, lorsque je me cachais sous mes draps avec une lampe de poche pour dévorer, jusqu'à l'aube, les romans de Jules Verne !

"La nuit des temps" est l'histoire d'une rencontre entre l'homme d'aujourd'hui (ou du moins celui des années 60) et l'un de ses ancêtres. Ce dernier, loin de ressembler à un cro-magnon poilu et décérébré, prend la forme d'une femme au physique parfait, issue d'une civilisation techniquement et scientifiquement bien plus évoluée que celle dans laquelle elle émerge après 900 000 ans de "congélation", dont l'a sortie l'expédition polaire tombée par hasard sur l'abri ultra perfectionné qui l'avait jusque-là protégée du passage du temps et des 1000 mètres de glace sous lesquels elle était ensevelie.

Un point de départ à partir duquel René Barjavel bâtit un synopsis qui mêle science-fiction, aventure, histoire d'amour... Il flirte même parfois avec le conte philosophique, s'interrogeant sur notre monde moderne et la réelle utilité du progrès, opposant science et humanisme aux intérêts politiques et économiques qui font régner sur le monde violence et cynisme.

Ceci dit, c'est dans sa dimension romanesque que réside essentiellement la force de ce titre, l'auteur ménageant habilement son suspense, et déroulant une action ininterrompue qui fait que malgré les bémols cités ci-dessus, on passe finalement un bon moment !

C'est pour cela que je ne m'étendrai pas sur "de quoi ça cause" et "qu'est-ce qui s'y passe" : "La nuit des temps" est un roman qui pour s'apprécier doit se découvrir, en mettant de côté exigences linguistiques et quête de finesse  psychologique...

J'ai eu le plaisir de faire cette lecture en commun avec Moglug : son avis est ICI.

Commentaires

  1. Coucou !! Chouette chronique et assez détaillée ! Je suis contente que tu aies aimé ce livre autant que moi apparemment :D
    On remet ça quand tu veux ! ;)

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  2. C'est un roman que j'ai lu pendant ma scolarité, vers 15 ans environ. Je me souviens que j'avais adoré et qu'il avait laissé une profonde impression sur moi.

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    1. Je pense que si je l'avais lu à 15 ans, j'aurais adoré aussi..

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  3. Lu l'an dernier et je n'avais pas su mettre mes exigences de côté. Rejet total ! Je pense que j'aurais adoré à une autre époque. C'est comme les Bernard Werber, j'ai eu ma crise à un moment et maintenant je ne peux plus en lire sans soupirer d'exaspération. J'ai parfois l'impression d'avoir perdu un peu de mon côté rêveur et d'être devenue trop tatillonne. Heureusement que j'ai bien profité lorsque je ne l'étais pas encore !

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    1. Il y a des romans qui sont en effet ceux d'un moment, d'une période de notre vie... Je vois complètement ce que tu veux dire... et je crois que si j'avais lu La nuit des temps à l’adolescence, je n'aurais sans doute pas vu autant es défauts... mais contrairement à toi, j'ai tout de même réussi à passer outre !

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  4. Ah oui les clichés période "guerre froide" sont priceless ! Je trouve que ça confère au roman un petit plus original. J'avoue quand je l'ai lu, jeune prépubère des années 2000 que j'étais, ça ne m'avait pas choquée. J'ai essayé de lire d'autres titres de l'auteur pour retrouver les sensations et le coup de coeur que j'avais eu pour "La nuit des temps", mais pour le coup j'ai pas pu me faire à l'ambiance sixties.

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    1. C'est vrai que c'est un un livre avec une forte empreinte contextuelle, et je crois que le mieux pour l'apprécier pleinement est de le lire plutôt jeune, et de se focaliser sur l'aspect "aventure"...

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  5. Elea et Paikan... Je me rappelle avoir découvert ce livre en toute liberté, après avoir été obligé de lire "Ravage" du même Barjavel quand j'étais en Troisième. L'histoire de la "mise en réseau" des ordinateurs du monde entier pour pouvoir comprendre une langue oubliée m'avait frappé, à l'époque (c'était bien avant internet!).

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    1. Ah, j'ai oublié ce passage... mais tu as raison, c'était précurseur ! Et je suis incapable de me souvenir si j'ai lu ou non Ravage..

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