LE RECAPITULATIF DE L'ACTIVITE

"Le mal de peau" - Monique Ilboudo

"Il ne savait comment la protéger efficacement contre ces blessures continuelles que la bêtise des autres lui infligeait, contre ce mal de peau dont elle souffrait."

Cathy a quitté le Tinga pour faire des études d'architecture à Paris. 
La jeune femme est heureuse de trouver dans la capitale française un anonymat et un cosmopolitisme qui lui permettent de se fondre dans la masse, et d'oublier la stigmatisation subie depuis l'enfance dans son pays d'Afrique. Car Cathy, fruit d'un viol perpétré par un colon blanc sur une jeune vierge indigène, y a toujours été considérée comme une bâtarde, n'ayant sa place ni parmi les noirs, ni parmi les blancs. Après quelques mois, elle noue une sérieuse idylle avec Régis, issu d'une famille noble qui rejette l'idée d'une union mixte. Elle souhaite par ailleurs profiter de son séjour en France pour tenter de retrouver son père.

En alternance avec la relation des aventures parisiennes de Cathy, le récit nous ramène dans le passé, aux côtés de Sibila, sa mère, lorsqu'elle a fui son village natal car porteuse du fruit de la honte, puis lorsque, portée par sa volonté d'indépendance, elle est parvenue, au prix de quelques concessions tout de même, notamment envers les hommes, à monter son débit de boissons.

"Le mal de peau" aborde la condition de la femme africaine dans la société burkinabé post-coloniale, coincée entre puritanisme catholique et traditions patriarcales, mais traite aussi plus largement des mécanismes de la discrimination et de la difficulté à trouver sa place dans une société où la différence exclue. En situant son récit tantôt en Afrique, tantôt en France, Monique Ilboudo évoque diverses formes sous lesquelles s'exprime le racisme, du paternalisme colonial au rejet total.

Mais c'est surtout du point de vue individuel qu'elle se place, en concentrant son intrigue sur le destin de ses deux héroïnes, et sur les aspects intimes de leur quête de dignité et d'émancipation.

"Le mal de peau", malgré ses thématiques intéressantes et ses héroïnes attachantes, ne m'a malheureusement pas convaincue. Certaines situations m'ont semblé caricaturales, et j'aurais aimé plus de profondeur dans l'analyse des personnages.

Un roman porté par de bonnes intentions gâchées par une dimension trop démonstrative et une fin insensée...

Commentaires

  1. Tout me paraissait bien dans cette histoire, jusqu'à ta conclusion. Dommage ..

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    1. Oui dommage... j'essaie de remplir un de mes objectifs de l'année qui était de lire plus d'auteurs africains, mais ce n'est pas toujours très concluant !

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  2. Idem ! tu nous laisses sur notre faim !

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    1. C'est un peu ce que j'ai ressenti à la lecture, la thématique est alléchante et il y a une belle amorce de traitement de la relation mère-fille, mais j'ai trouvé l'ensemble trop superficiel.

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  3. Aaah mais quel dommage pour ton ressenti final mais ta conclusion me refroidit vraiment ! J'étais prête à le noter en priorité pourtant celui-là. Les thématiques sont intéressante en effet et le roman avait l'air prometteur.

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    1. Disons que 2 semaines après l'avoir lu, il ne m'en restait quasiment rien, c'est un peu creux..

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  4. Vraiment dommage. J'étais à deux cheveux de le noter, jusqu'à ce que j'arrive à la fin de ton billet. Ta déception sont à mes yeux des irritants assez forts pour que je passe mon chemin...

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    1. J'aurais peut-être dû commencer par la conclusion, cela aurait évité tous ces espoirs inutiles ! Mais la bonne nouvelle, c'est que cela fait un titre de moins dans vos listes de souhaits !!

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    2. Au final, on peut parler d'une bonne nouvelle et je t'en remercie!

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  5. Moi aussi appâtée par le début de ta note, je me suis laissée prendre à l'intérêt du thème ! Tant pis et tant mieux ....

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    1. C'est bien résumé ! J'essaie de me tenir à ma résolution de début d'année de lire plus de titres africains, mais les choix ne sont pas évidents, par manque de conseils, et je navigue un peu à vue (des réminiscences de mon séjour breton que ce vocabulaire marin, sans doute...), avec de bonnes surprises, mais aussi de moins bonnes. Du coup, j'ai tendance à privilégier plutôt des textes courts, pour éviter de m'enliser dans des déceptions trop chronophages.

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