"Le lièvre d’Amérique" - Mireille Gagné
"Je. Moi. À ton nom, j’ai figé. J’ai senti mon corps revenir dans le paysage. J’ai aperçu ses fentes. Ses battures fissurées. Depuis combien d’années étais-je ainsi ? Livrée aux grands vents. Vulnérable. Incapable de me ressaisir. De me recoller."
Léger retour en arrière. Un compte à rebours déroule, en mode frénétique, apnéique, au fil de longues phrases sans ponctuation, un passé proche où Diane, vaincue par l’exigence toxique de la performance, perd le contrôle de sa vie professionnelle, troquant son efficacité et sa pugnacité contre un envahissant et croissant sentiment d’infériorité, un épuisement moral et physique qui la mène tout droit à la catastrophe...
Incursion dans le passé. Diane a quinze ans. Elle vit sur L’Isle-aux-Grues, petit morceau d’archipel situé au cœur du fleuve Saint-Laurent, rêve de partir vivre en ville. L’arrivée d’un nouvel ilien est à l’origine d’une rencontre qui change sa vie : Eugène est un jeune garçon singulier fasciné par les oiseaux, que ses parents ont voulu éloigner de la ville pour d’obscures raisons qu’il ne dévoile même pas à son amie. C’est un électron libre, un adolescent solitaire qui aime flirter avec le danger.
A ces trois pans de la vie de Diane s’ajoutent de courts interludes nous instruisant sur les caractéristiques comportementales du lièvre d’Amérique…
Ces quatre volets narratifs sont déclinés en courts chapitres, dont l’alternance crée un rythme enlevé, et rend la lecture addictive. Sur le thème du renouement avec notre part sauvage pour nous libérer des carcans sociétaux qui nous brident et nous détraquent, Mireille Gagné nous livre une fable à la fois moderne et intemporelle, que l’on savoure d’une traite, en regrettant seulement, une fois la dernière page tournée, sa brièveté.
Une idée piochée chez Kathel, et une première participation au Mois québécois 2021, orchestré par Karine et Yueyin.
Les Editions La Peuplade sont un gage de qualité, mais j'hésite un peu devant ce thème-là. Je ne le saisis pas très bien.
RépondreSupprimerIl faut dire que je ne suis pas très explicite, mais c'est volontaire, il faut bien laisser un peu de suspense ! J'en garderai pour ma part le souvenir d'une lecture plaisante et originale.
SupprimerOui oui, et je sens que ce mois, je vais encore le contourner... J'essaie de me mettre en avance en lisant des livres de l'est de l’Europe...
RépondreSupprimerTu es en effet très en avance !! N'oublie pas le mois latino, en février !
Supprimerbon j'ai lu deux fois ton billet et je ne comprends pas, où alors elle se transforme en lapin ou renard (poils roux ?LOL)
RépondreSupprimerje passe mon tour, j'ai reconnu le Québec mais non ...
Je garde la surprise, et à vrai dire, il n'y a pas de réponse bien nette à ta question, même dans le roman.. l'auteure laisse au lecteur une marge d'imagination.
Supprimerje crois bien que je l'avais déjà noté quelque part ce livre là... si ça se trouve il est dans ma pal et je pourrais l'en sortir :-)
RépondreSupprimerN'hésite pas, si tu l'y trouve ! Je l'ai personnellement noté lors de l'édition 2020 du mois québécois, et c'est une bien jolie découverte.
SupprimerUn très bon souvenir de lecture... et je suis ravie de t'avoir donné envie de le lire ! Les éditions La Peuplade m'ont aussi inspiré mon billet du jour, et il mérite le détour !
RépondreSupprimerMerci pour le conseil, en tous cas, je n'ai pas regretté mon incursion sur L'Isle-aux-grues ! Et je m'en vais de ce pas lire ton billet sur ce titre de La Peuplade.
SupprimerUne de mes meilleures lectures du premier semestre.
RépondreSupprimerJe n'en suis pas surprise, vu son originalité et ses qualités stylistiques.
SupprimerJ'avais noté ce titre à sa parution, quelques blogs en parlaient avec enthousiasme, mais je l'ai un peu oublié depuis. Merci pour ce rappel !
RépondreSupprimerMais de rien, les blogs sont là pour ça aussi !
SupprimerJe ne me souviens plus pour quelle raison, mais ça n'avait pas passé. J'avais abandonné après une vingtaine de pages. Bon mois québécois (et allemand)!
RépondreSupprimerAh bah mince, alors...
SupprimerMes lectures allemandes et québécoises sont bouclées, et ont dans l'ensemble été plutôt fructueuses. Je m'oriente maintenant vers la thématique du handicap, proposée par Patrice et Eva sur décembre.
Comme d’autres commentatrices je ne comprends pas trop le propos de ce roman
RépondreSupprimerAurais-je été confuse ?! Ma foi, c'est bien possible, et peut-être dû à ma volonté de n'en pas trop dévoiler...
SupprimerTypiquement le genre d'histoires qui me laissent sur le quai...
RépondreSupprimerJe ne te l'aurais d'ailleurs pas conseillé...
SupprimerJe viens de découvrir la plume de cette autrice avec Le syndrome de takotsubo. J'ai beaucoup aimé ses thèmes et son intelligence narrative. Je vais continuer de la suivre et je lirai celui présenté avec plaisir! Merci!
RépondreSupprimerMerci à toi aussi, je note Le syndrome de takotsubo (rien que le titre est intrigant...).
SupprimerUn bon souvenir de lecture très originale, que tu rappelles à merveille !
RépondreSupprimerJe pense qu'il me laissera aussi une empreinte durable...
SupprimerJe suis complétement à la ramasse pour participer aux challenges en cours ... Pour ce texte, j'ai souvent du mal avec les fables modernes ... Mais le mystère m'intrigue. A voir si il passe dans mes pattes ...
RépondreSupprimerIl te reste 15 jours pour lire allemand ou québécois, c'est encore possible !! Quant à ce titre, il a vraiment un charme singulier, l'auteure s'approprie une fable réelle, je crois, mais y apporte sa marque, et son ton. Et il est très court..
SupprimerUn livre vraiment original que j'ai beaucoup beaucoup aimé !
RépondreSupprimerJe n'en suis pas surprise, il est original et envoûtant..
Supprimer