"Le verger de marbre" - Alex Taylor
"Une veine de roche emplissait la fêlure de son âme, et cette part âpre et obstinée d’elle-même ne laissait place à aucune douceur".
Le cadavre ne tarde pas à faire surface. Beam s’enfuit. C’est
le début d’une cavale effrénée, pour échapper entre autres au père du défunt -accompagné
d’une meute de dobermans agressifs et d’un ombrageux homme de main- qui
pourtant se fichait comme de sa dernière chemise de son incapable de fils.
Cette fuite éperdue, ponctuée de nombreux cadavres et d’autant
de blessés, de pléthore de coups de feu et de quelques tonnes de tôle froissée,
lui fait croiser le chemin de personnages à hauteur des rebondissements aussi
angoissants que burlesques qui animent l’intrigue, dont un inquiétant routier en
costume professant des théories aux relents surnaturels sur les mystères de la
vie, un shérif féru d’antiquités, un tenancier de bar manchot qui tient Clem
Sheetmire pour responsable de la perte de son bras, un vieux cueilleur de
ginseng vivant en homme des bois…
La plupart sont des hommes furieux et enragés, mais aussi
singuliers, à commencer par Beam, avec sa narcolepsie, cette "brutalité
qui le prend presque par surprise" et ce sentiment de culpabilité latent
qui le poursuit. Issus d’un environnement sclérosé caractérisé par l’absence de
tout espoir et une rusticité atavique, ils semblent se transmettre leur propension
au mal et à l’ignominie de génération en génération, comme enrôlés par de
vastes forces dans un cercle infini de malveillance et de malédiction.
Une idée piochée chez Fabienne.
Petit Bac 2022, catégorie LIEU.
C'est tout-à-fait dans le style de parution de Gallmeister. A voir s'il arrive à la bibliothèque.
RépondreSupprimerOui, avec un petit quelque chose en plus de loufoque qui fait sa singularité.
SupprimerWestern noir et baroque : il n'en faut pas plus pour que je le note !
RépondreSupprimerIl devrait te plaire, l'auteur y mêle violence et burlesque avec talent (la 4e de couverture évoque, avec justesse, les frères Coen...).
SupprimerOn dirait que j'étais passée à côté ! Il a tout pour me plaire aussi.
RépondreSupprimerJe confirme !
SupprimerTiens pourquoi pas, faisons confiance à l'éditeur.
RépondreSupprimerC'est vrai que les publications Gallmeister sont rarement décevantes.
Supprimerah enfin ! je l'ai lu lors de sa première parution chez Gallmeister il y déjà quelques années et il fait partie de mes préférés, on ne l'oublie pas de sitôt la preuve je m'en souviens encore aujourd'hui !! 2016 et depuis j'ai lu son autre roman toujours chez Gallmeister
RépondreSupprimervoici le lien vers mon billet :http://www.lanuitjemens.com/2016/10/10/le-verger-de-marbre/
Je compte bien lire son 2e titre aussi, et je rajoute un lien vers ton billet.
Supprimermerci ! cool ! je me disais ce matin, bizarre pas de nouveaux billets d'Inganmic .. je crois que je suis un peu trop impatiente !!
SupprimerDemain... :)
SupprimerLa mention "burlesque" et la référence aux frères Coen ont douché la curiosité que tu avais fait naître chez moi. Je passe mon tour.
RépondreSupprimer"Burlesque" est un terme peut-être un peu fort... mais il y a une volonté affichée d'être dans l'outrance.
Supprimer"Outrance" ne me rassure pas plus :-D
SupprimerUn excellent roman qui m'avait surtout marqué par son écriture : "Si le roman est excellent, il doit tout à l’écriture d’Alex Taylor, une manière d’écrire que je ne m’attendais pas à trouver dans ce type d’ouvrage. Il y a du lyrisme, un rythme envoûtant pour mener le lecteur vers un épilogue dramatique."
RépondreSupprimerJe te rejoins sur ce point. La citation mise en exergue de ma chronique en est d'ailleurs représentative..
SupprimerA priori, la mention de "burlesque" pourrait me refroidir, mais j'ai lu avec beaucoup de plaisir "Le sang ne suffit pas" du même auteur. Il est sur ma PAL depuis un certain temps, je vais m'y mettre !
RépondreSupprimerPlus que de "burlesque", terme un peu fort sans doute, comme je l'écris en réponse à The Austist Reading, il s'agit d'une volonté de caricature qui donne à l'ensemble une dimension parfois loufoque..
SupprimerIl était dans ma PAL. Il est passé dans un vent de tri. Je regrette presque...
RépondreSupprimerOh oui c'est dommage, l'écriture est remarquable et l'ambiance très particulière ..
SupprimerIl a un univers particulier qu'on n'oublie pas. Contente que tu l'aies aimé!
RépondreSupprimerMerci du conseil, j'ai bien l'intention de son autre titre maintenant.
Supprimerje suis presque certaine que ce roman n'est pas pour moi : trop de violence ! malgré ton billet et les commentaires élogieux
RépondreSupprimerSi tu as du mal avec le glauque et le sanglant, il vaut mieux en effet passer son chemin...
Supprimer... "ton" chemin, pardon !
SupprimerTrès intéressant, visiblement. Et cette maison d'édition est toujours intéressante. Alex Taylor, ce nom me dit quelque chose... Je n'ai pas le temps de le lire en ce moment mais j'irai le feuilleter si je le trouve à la médiathèque.
RépondreSupprimerBonne journée.
Gallmeister est généralement une valeur sûre, c'est vrai. Une découverte très intéressante une fois encore, et surtout une belle plume, très éloquente.
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