"Roman d’un berger" - Ernst Wiechert
" … car la plus grande chose qui puisse arriver à un berger, en ce monde, c’est de mourir pour la bête la plus chétive de son troupeau."
Mickaël, six ans, trouve son père et un autre homme, tous deux gardes forestiers de leur village, écrasés sous l’arbre qu'ils viennent d'abattre. Il reste de longues heures auprès des morts avant que n’arrivent les adultes, attitude qui lui vaut le respect de ses concitoyens. Dès son jeune âge, on lui confie ainsi des tâches et des missions incombant généralement à ses aînés.
Il a reçu de sa mère, une veuve travailleuse mais pauvre, un enseignement fait d’humilité et de la conviction que la place de chacun est déterminée selon ses dons et ses compétences. Elle l’a aussi abreuvé d’histoires merveilleuses, de légendes parfois empreintes de violence.
C’est par ailleurs un garçon pragmatique et franc, peu impressionnable, affichant la tranquille assurance de ceux qui sont convaincus de suivre le destin qui leur a été assigné. Le sien est de garder et protéger : il devient naturellement berger, élément d’un royaume naturel pour lequel il manifeste un amour précoce, presque contemplatif, exprimant une extrême sensibilité à la beauté mouvante des mares, des prairies, et de la faune qui les environne. Et il considère son troupeau comme un élément indissociable de ce sol natal, vaste ensemble vivant dont la communauté des hommes elle-même est partie intégrante. Aussi, il ne se sent jamais seul, même lorsque les camarades avec lesquels il partageait des jeux dont la nature se faisait l’écrin le délaissent pour aller courir les filles.
Le temps révèlera que Mickaël n’était pas le berger des seules bêtes dont il avait la garde : lorsqu’un grand danger menacera les habitants du village, il aura un rôle primordial à jouer.
"Roman d’un berger" ressemble à un conte à la fois merveilleux et hanté par la violence du monde, auquel les caractéristiques de son héros -son humilité, sa droiture, son entier dévouement à sa mission d’assistance aux autres- confèrent des accents bibliques.
Tiens oui, ça m'a l'air pas mal du tout!!!
RépondreSupprimerC'est même très bien, et ça te plairait, c'est certain !
SupprimerUn roman tout-à-fait dans mes cordes. C'est noté.
RépondreSupprimerIl devrait te plaire aussi, oui...
Supprimerj'ai lu deux livres de l'auteur et les deux m'ont plu : Les Enfants Jéromine et Missa Sine Nomine je suis heureuse de voir que de nouvelles éditions apparaissent
RépondreSupprimerLe Bouquineur a lu Les enfants Jéromine récemment, et a beaucoup aimé aussi. De toute façon, vu cette première expérience, il est certain que je n'en ai pas fini avec cet Ernst Wiechert !
SupprimerJ'ai découvert le nom de cet auteur l'an dernier. Ce livre en particulier m'intrigue beaucoup.
RépondreSupprimerJe lis très peu germanophone, et ces Feuilles allemands sont pour moi l'occasion de la faire au moins une fois par an. J'avais moi aussi noté le nom de cet auteur lors de l'édition 2022..
SupprimerRepéré l'année dernière, ce roman est toujours dans mes "tablettes" mais d'autres sont passés avant !
RépondreSupprimerOh tu trouveras l'occasion de le lire, comme tu l'as peut-être vu, il est très court ! Un très bon moment de lecture, en tous cas..
SupprimerJ'avais beaucoup aimé cette lecture, elle me reste, toute les qualités du conte.
RépondreSupprimerTiens, je ne me souvenais pas que tu l'avais lu... C'est vrai qu'on dirait un conte, avec sa dimension à la fois merveilleuse et cruelle.
SupprimerPrésenté en même temps que Patrice.
SupprimerJe récupère ton lien...
SupprimerCela me fait penser à un roman islandais lu il y a quelques temps
RépondreSupprimerAh, lequel ?
Supprimerun nature writing avant l'heure, ça ne peut que m'intéresser...
RépondreSupprimerOn peut le définir ainsi, oui....
Supprimere pense que Miriam voulait parler du "Berger de l'avent" de Gunnar Gunnarsson. En tous cas, j'y ai pensé tout de suite en lisant ton billet. J'avais beaucoup aimé ce roman, ainsi que "Histoire de Tönle", autre roman sur un berger (italien cette fois), alors je note celui-ci qui me permettra de découvrir cet auteur.
RépondreSupprimerMerci pour le tuyau, je note aussi. Quant à celui-là, j'ai du mal à imaginer qu'il puisse ne pas plaire, j'en ai autant aimé le fond que la forme, et le propos est plus que jamais d'actualité... je te souhaite donc bonne lecture !
SupprimerJ'avoue que j'ai tendance à fuir les romans qui ressemblent à des contes... L'omniprésence de la nature en revanche me parle beaucoup, tout comme le côté apaisant de ce roman.
RépondreSupprimerJe n'en suis pas non plus une grande adepte, mais là, comme tu l'as deviné, ça donne un côté très apaisant..
SupprimerJe vois que j'ai déjà noté cet auteur, pour ce titre et ceux lus par Dominique, décidément tu me redonnes envie, faut que je me le procure !
RépondreSupprimernathalie
Il va te plaire, j'en suis sûre !
SupprimerMerci beaucoup pour ton billet et ta participation. C'est un plaisir particulier pour moi de voir ce livre chroniqué. J'avais beaucoup apprécié sa tonalité, sa sagesse, sa force morale... Tu en parles très bien et je retrouve bien l'atmosphère de ce livre en te lisant.
RépondreSupprimerTotalement tentée !
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