"Boréal" - Sonja Delzongle
Horreur boréale.
Sous la houlette d’une climatologue anglaise et d’un sismologue danois qui cumule les fonctions de chercheur et de représentant politique, l’équipe hétéroclite qui y cohabite remplit une mission de veille sur les conséquences du réchauffement climatique. On y trouve entre autres une géologue japonaise aux yeux vairons traumatisée par la catastrophe de Fukushima, un jeune photographe français -et accessoirement schizophrène- accompagné d ‘un impressionnant chien loup, ou encore un glaciologue canadien à l’humour grivois secrètement missionné par une organisation de défense des minorités ethniques…
Lors d’une sortie, des membres de l’équipe tombent sur un immense cimetière de glace, composé de milliers de cadavres de bœufs musqués prisonniers du permafrost, près duquel se dressent d’inquiétants hommes de pierre, indices de la présence d’un sanctuaire.
Est alors appelée à la rescousse une spécialiste des hécatombes animales inexpliquées accro au Red Bull, qui vit en recluse dans le Nord de la Norvège depuis qu’elle a fait l’objet d’une tentative d’assassinat. Elle vient par ailleurs d’apprendre qu’Ava, la fille qu’elle a abandonnée à ses parents parce qu’elle l’a eue trop jeune pour l’assumer, vient d’être elle-même victime d’un grave accident que la police soupçonne d’origine criminelle.
A ce stade, je tique un peu sur le fait que la barque est tout de même bien chargée, chacun des protagonistes comptant à son actif plus que son lot de traumatismes ou de dérèglements psychologiques (ce ne sont plus des casseroles, mais des marmites, que certains se traînent). Mais je passe outre, parce que je suis encore tenue par la promesse du huis clos où les émotions exacerbées vont forcément faire monter la tension, et curieuse de voir comment l’auteure va exploiter cet environnement hostile et extrême, où les températures peuvent chuter jusqu’à moins 45 degrés, et où le simple fait de s’égarer est mortel.
Et ça dégénère assez vite, dans les deux sens du terme… un suicide, une première disparition puis une deuxième, un ours qui rôde, une menace de tempête... Les morts commencent à s’accumuler, l’ambiance est aussi morbide qu’étrange. Et puis, à un moment, ça bascule dans le grotesque, avec l’irruption dans le récit d’une communauté consanguine et cannibale, vivant cachée, dans des conditions évoquant plus ou moins l’âge de pierre… bah oui, je divulgâche, comme on dit, mais je vous rends ainsi service, en vous évitant de vous embarquer dans une aventure à mon avis forcément déceptive.


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