"Les neiges bleues" - Piotr Bednarski
"Tout va mal, mais nous sommes en vie ; et si ça empire encore, nous survivrons quand même".
En une succession d'épisodes significatifs, Piotr Bednarski, avec "Les neiges bleues", nous immerge dans le quotidien de Petia, huit ans, "fils d'ennemis du peuple travailleur", détenu avec sa mère dans un centre en Sibérie, son père ayant été expédié au goulag.
Nous partageons avec lui le froid et la faim, les humiliations, mais aussi les manifestations d'amitié ou de solidarité, les petits bonheur ravis à la misère... et nous partageons surtout le regard qu'il porte, entre naïveté et lucidité précoce, sur le monde qui l'entoure. Philosophe en herbe, il nous livre ainsi ses réflexions sur les événements souvent dramatiques et violents dont il est le témoin, exprime son incompréhension face à l'absurdité d'un système dont il ne saisit pas le sens, le tout avec une vivacité et un optimisme rafraîchissant, en dépit du sombre contexte qui les inspire.
Et si Petia fait preuve d'une telle force d'esprit, c'est en grande partie grâce à sa mère, dont la splendeur lui vaut le surnom de Beauté, et les sollicitations constantes de nombreux prétendants, parmi lesquels certains responsables du centre. Elle n'en a cure, sa nature généreuse et rebelle la porte à leur préférer les originaux et les poètes, les insoumis et les exclus.
Et si Petia fait preuve d'une telle force d'esprit, c'est en grande partie grâce à sa mère, dont la splendeur lui vaut le surnom de Beauté, et les sollicitations constantes de nombreux prétendants, parmi lesquels certains responsables du centre. Elle n'en a cure, sa nature généreuse et rebelle la porte à leur préférer les originaux et les poètes, les insoumis et les exclus.
Porté, protégé par l'amour et l'humanisme de Beauté, Petia, en dépit de la violence et de la tyrannie qui président à l'existence des occupants du centre, connaît certains des émerveillements de l'enfance, et va toujours de l'avant, malgré le spectacle de la cruauté, l'omniprésence de la mort et la terreur que lui procurent notamment la nuit et Staline, fort de la conviction que tout est possible et que demain sera meilleur, à condition d’œuvrer en ce sens...
Récit autobiographique au style sobre et direct, coloré toutefois par la poésie émanant de la sensibilité pénétrante du narrateur,"Les neiges bleues" nous éclaire sur le triste sort réservé aux dissidents polonais et à leurs familles tombés sous la coupe de l'Empire soviétique lors du partage en 1939, de leur pays entre l'Allemagne et l'URSS.
Misère, toujours pas lu alors que ça fait une éternité qu'il m'est recommandé ce récit !
RépondreSupprimerMieux vaut tard que jamais, et si tu es comme moi, avec sur tes étagères des dizaines de livres non lus mais fortement recommandés, c'est normal, on ne peut pas tous les lire en même temps ! J'espère en tous cas qu'il te plaira...
SupprimerEt moi je pioche l'idée chez toi, même si je ne pense pas le lire tout de suite.
RépondreSupprimerJ'ai fait comme toi, il traînait sur mes étagères depuis le mois de l'Europe de l'est, à l'occasion duquel Goran l'a lu. Pour info, il est très court, et sorti en poche !
Supprimerje ne connais pas du tout l'auteur comme le titre, donc je note sur mes tablettes.... Pas pur tout de suite car il y a des embouteillages monstres en ce moment (rentrée littéraire et son cortège de tentations) :-)
RépondreSupprimerC'est un auteur peu connu (il n'a même pas de page wikipédia) qui a pourtant de nombreux titres à son actif (en revanche, je ne crois pas que beaucoup aient été traduits en français). A découvrir, pour ce qu'il nous apprend sur le sort de ces polonais passés sous le joug soviétique à l'aube de la 2nde guerre mondiale...
SupprimerFinalement, tu as aimé ? (Goran : https://deslivresetdesfilms.com)
RépondreSupprimerC'est vrai que ce n'est pas forcément clair, dans mon billet. J'ai bien aimé, notamment le sujet, et le ton très vivant. Mais je n'ai pas trouvé l'écriture extraordinaire...
SupprimerJ'avais vu le titre, effectivement, lors du challenge sur la littérature des pays de l'Est mais je ne l'ai toujours pas lu.
RépondreSupprimerIl évoque un sujet très intéressant, et méconnu (j'ignorais la condition des polonais tombé sous le joug soviétique lors du partage de leur pays entre l'Allemagne et l'URSS en 39) porté par une écriture qui, si elle ne m'a pas paru exceptionnelle, n'en est pas moins agréable..
SupprimerDans mes nombreuses réticences, il y a celles qui sont liées à un séjour en Pologne, qui m'avait laissée dubitative quant à la dissidence polonaise, mais il faut savoir tourner les pages ! Je note donc ce titre.
RépondreSupprimerIl n'y a pas vraiment de dimension politique, ici, mais un regard enfantin porté sur l'absurdité de la situation, et du comportement de certains de leurs "gardiens". Ce qui est assez curieux, dans ce récit, c'est le décalage entre le ton, optimiste, vivant, et l'omniprésence de la mort, qui peut survenir à tout moment. Pas un chef-d'oeuvre, mais un texte intéressant sur un épisode de l'histoire que je ne connaissais pas.
SupprimerC'est en effet un livre qui a est ressorti du lot dans le Mois de l'Europe de l'Est. L'enthousiasme de Goran était communicatif, on sent un peu plus de retenu de ta part :-)
RépondreSupprimerTu sens bien ! Si j'ai apprécié de découvrir un épisode d'histoire que j'ignorais, j'avoue que d'un point de vue littéraire, je n'y ai pas complètement trouvé mon compte, même si c'est une lecture facile.
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