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Un billet de Carmen : "El Negro de París" - Osvaldo Soriano

Osvaldo Soriano est né en 1944 à Mar Del Plata (Argentine). Il a travaillé comme journaliste et romancier entre autres. Comme beaucoup il dut choisir l’exil pour fuir la dictature. Il meurt en 1997 d’un cancer du poumon.

J’ai été attirée par le titre de cette BD, écrite en 1989, qui s'est révélée très divertissante. El Negro est un chat noir aux mystérieux pouvoirs qui va être l’ami d’un enfant arrivé en France avec ses parents ayant fui en 1976 la dictature militaire de l'Argentine. L’enfant, qui n’avait jamais entendu parler de la France, arrive donc, il n’a pas d’amis, ne parle pas la langue. Ses parents décident d’adopter un chat noir à la SPA, qui lui rappellerait Pulqui, le chat qu’il a dû abandonner en Argentine, enfin pas tout à fait car un oncle va s’occuper de Pulqui. Ce chat Negro va devenir un véritable compagnon pour l’enfant, très affectueux, protecteur, qui lui permet d’oublier un peu Pulqui resté au pays, même si les parents répètent souvent que les deux chats pourraient s’entendre au retour au pays d’origine.

L’auteur introduit le merveilleux et le fantastique. Ainsi Negro et l’enfant vont arpenter les rues de Paris pour se familiariser avec les lieux. Certains soirs ils traversent les murs, de cheminées en cheminées et les deux deviennent vite inséparables. Cet ami chat évite le traumatisme du déracinement et puis Negro représente la liberté, il ne vit pas reclus comme Pulqui. Ce n'est pas évident dans un pays étranger d’assimiler plein de choses, dans un Paris où il n’y a pas de passé en commun où l’on fait comprendre à l’enfant qu’il est latino. Qu’importe, le chat sort les griffes pour le défendre. Les parents néanmoins tiennent à rappeler les origines, il ne faut surtout pas oublier leurs racines. En fait le chat fait ce que Soriano veut : garder une mémoire toujours vive. 

L’imagination de l’enfant est touchante, il y a toujours l’attente d’un espoir de retour.

Un soir le chat "invite" l’enfant à aller à la tour Eiffel, où ses parents l’ont déjà emmené : Negro lui dit qu’ils pourront voir Buenos Aires depuis le sommet de la tour. Et le chat lui dit de ne pas rapporter aux parents leur virée nocturne car les adultes n’ont pas d’imagination. Et dans l’espoir d’un retour l’enfant rêvera que Pulqui et Negro l’emmèneraient voir Paris depuis le sommet du pont de La Boca à Buenos Aires, instituant ainsi un pont entre l’Argentine et la France.

J’ai beaucoup aimé cette BD ou le chat se révèle être un guide pour l’enfant dans sa nouvelle vie. Elle allie le fantastique et le merveilleux. C'est une histoire délicate et pleine de fraîcheur. Et l’auteur était un grand amateur de chats🙂.



Commentaires

  1. Bonjour Carmen, merci pour cette proposition qui nous permet d'enrichir le bilan d'un titre lu en VO ! L'histoire semble en effet touchante (et puis, argument majeur, il y a un chat !) mais je ne suis pas sûre d'avoir gardé un niveau suffisant pour lire en espagnol...

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    1. Oui je comprends, c’est le problème de la langue.Mais je t’invite à lire peut-être des romans de l’auteur traduits en français,à l’occasion.

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    2. J'ai vu qu'il avait en effet aussi écrit des romans, dont certains sont proposés par ma librairie, sur commande. Tu en as lu ? Il y a un/des titres que tu conseilles particulièrement ?

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    3. Il y a ”jamais plus de peine ni d’oubli”,sur le peronisme et certaines de ses méthodes.
      Le passé explique peut-être le présent .L’auteur est connu pour son humour féroce.
      Je n’ai pas lu les autres.

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  2. L’idée de départ est touchante je ne suis certaine d’aimer le graphisme.

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    1. Oui le graphisme est particulier mais c’est vrai le message délivré est touchant.

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  3. L'histoire semble très touchante. J'ai cherché sur Internet mais apparemment cet album n'est pas traduit en Français. Et je ne parle pas du tout Espagnol !

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    1. Il a été traduit en plusieurs langues sauf en français, c’est dommage. Peut-être un jour.

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  4. oh ça donne très envie tout ça ! et je me débrouille bien en espagnol, merci pour la trouvaille

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  5. je suivrais volontiers ce chat même si je ne comprends pas tout!

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    1. Merci pour l’intérêt. Il faut se laisser porter par cette histoire vue à travers l’innocence d’un enfant. Et les capacités d’adaptation de l’enfant dans un pays étranger.

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