"Qu'est-ce que l'humanité ? A-t-elle la moindre signification, n'est-ce pas un simple accident de la nature, un bouleversement de la structure moléculaire ?"
Le premier texte donne son titre au recueil. On y assiste à l’assemblée annuelle que tient le Conseil d’une entreprise internationale, où règne une parfaite parité hommes/femmes, et où sont représentées toutes les nations et toutes les races. S’y traite, comme chaque année avant tout autre dossier, la question morale et légale que représente le "problème" Steve Kovac, le magnat à l’origine de la fondation de l’entreprise. Quelle est la nature de ce problème ? Et quelle question pose-t-il aux membres de cette assemblée qualifiée d’humaniste, dont l’influence dominante s’étend à l’ensemble de la Terre ?
Je laisse planer le mystère, l’un des plaisirs de cette lecture consistant à découvrir, à chaque texte, le fondement des étranges intrigues imaginées par l’auteur.
La deuxième nouvelle nous plonge dans la correspondance qu’entretiennent un frère et une sœur. Expédiées de divers coins du globe, ses lettres à lui sont des rapports dans lesquels il transcrit les résultats d’une quête menée à la demande du couple de célèbres scientifiques que forment sa sœur et son époux, et qui le met sur la piste d’enfants sauvages.
Dans "La fourmi géante", un écrivain demande à son gouvernement l’autorisation d’écrire un texte sur le trouble que lui inspire sa récente confrontation avec un énorme insecte inconnu.
Le dernier texte nous emmène sur Mars, où il est question de l’ambivalence avec laquelle ses habitants perçoivent les terriens, entre le mépris que suscite leur barbarie et l’admiration que génère à l’inverse leur créativité. Comme dans le premier texte, il s’agit là aussi de débattre d’une question cruciale…
La cohérence du recueil tient à l’angoisse qui le traverse, liée à l’idée de l’avenir incertain et peu désirable d’une humanité caractérisée par une violence et une arrogance que les progrès techniques et scientifiques dotent de moyens d’expression de plus en plus spectaculaires et meurtriers. Sans qu’ils soient jamais explicitement nommés, l’Holocauste et la terreur atomique surgissent parfois sous forme d’allusions fugaces qui corroborent ce constat et ancrent les récits, par ailleurs clairement affiliés au genre de la Science-fiction (il y est question de cryogénisation, de voyage dans le temps, ou encore de créatures extra-terrestres), dans un contexte bien précis. La plupart des textes se cristallisent autour de l’idée que la paix ne va pas de soi, mais qu’elle réclame volonté, organisation, et humilité. En mettant en scène des individus en quête de solutions pour la garantir, l’auteur nous accorde quelques lueurs d’espoir…
A lire.
Bravo, triple participation. Le nom de l'auteur est connu sur ton blog, en effet.
RépondreSupprimer(et c'est quoi cette histoire de commentaires pas possibles sur certains blogs? l'article n'est jamais paru, mais j'ai vu le titre)
Félicitation pour cet intéressant triplé ! Je ne connaissais pas du tout l'auteur. J'aime les récits de SF qui permettent d'aborder des thématiques contemporaines et surtout des problématiques sociales.
RépondreSupprimerTriple participation, bravo ! Pour moi Howard Fast était un auteur de l'Ouest américain, je ne m'attendais donc pas à de la SF. Il faut que je finisse par le lire, mais je ne sais trop par où commencer ! (ma médiathèque n'a que Spartacus, encore un genre différent, pas du tout ma tasse de thé !)
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