"Le marquis de Bolibar" - Leo Perutz
"C'est alors que la folie s'empara de nos âmes".
Les mémoires d'Edouard de Jochberg, gentilhomme propriétaire foncier, individu peu sociable, insignifiant, nous sont présentés comme étant à l'origine du récit. Leur lecture, à la mort de leur auteur, suscita une vive surprise en apportant un éclairage inattendu sur un épisode obscur de l'histoire prussienne : la destruction totale, pendant la guerre d'indépendance d'Espagne, des régiments de Nassau et du prince de Hesse par des rebelles espagnols.
Les mémoires d'Edouard de Jochberg, gentilhomme propriétaire foncier, individu peu sociable, insignifiant, nous sont présentés comme étant à l'origine du récit. Leur lecture, à la mort de leur auteur, suscita une vive surprise en apportant un éclairage inattendu sur un épisode obscur de l'histoire prussienne : la destruction totale, pendant la guerre d'indépendance d'Espagne, des régiments de Nassau et du prince de Hesse par des rebelles espagnols.
1812. Jochberg, alors âgé d'à peine vingt ans, est engagé dans la ligue du Rhin, alliée de la France de Bonaparte, et aux côtés de l'armée napoléonienne dans sa lutte contre les guérillas espagnols. Son régiment se retrouve ainsi à La Bisbal, bourgade -imaginaire- des Asturies, à traquer les rebelles commandés par le colonel Saracho, surnommé "La fosse à tanner". Le Marquis de Bolibar, vieillard aux étranges lubies, figure respectée de La Bisbal, s'étant allié avec le chef des guérillas, devient l'ennemi juré et insaisissable des prussiens. Sa capture est notamment devenue l'obsession du capitaine français Salignac, héros mystérieux entaché d'une réputation de démoniaque immortalité...
Jochberg est par ailleurs accompagné de cinq camarades auxquels le lie un dangereux secret : tous furent les amants de la défunte femme de leur colonel, la belle et sulfureuse Françoise-Marie, que son époux adule encore avec une jalousie maladive. Lorsque Jochberg et ses compagnons découvrent la jeune espagnole que leur supérieur, lui trouvant une troublante ressemblance avec feue son épouse, a pris pour maîtresse, leur imagination et leur convoitise s'enflamment...
Passions et vanités, aveuglement et superstitions, voici les ingrédients qu'amalgame Leo Perutz dans le creuset de son intrigue, nous offrant un récit passionnant et complexe, peuplé de héros qu'il dote d'une dimension presque mythique, évoluant dans une atmosphère à la limite du surnaturel, où la prégnance des rêves peut concurrencer le poids d'une réalité aux contours fluctuants.
Prenant connaissance du drame à venir par le témoignage de Jochberg, qui en est au cœur, et pourtant ainsi averti des fils invisibles qui le tissent, le lecteur n'en est pas moins tenu en haleine par la tension grandissante menant fatalement à la catastrophe...
Mêlant très habilement les genres, texte sombre et percutant, "Le marquis de Bolibar" est une véritable réussite !
Un autre titre pour découvrir Leo Perutz : Le cavalier suédois.
Cette lecture me permet de participer une fois de plus au Mois de l'Europe de l'Est, organisé par Goran, Patrice et Éva.
J'avais lu comme toi "Le cavalier suédois". Je note aussi ce titre... (Goran : https://deslivresetdesfilms.com)
RépondreSupprimerIl est excellent, j'ai adoré, peut-être plus encore que Le cavalier suédois. C'est très habile la manière dont l'auteur fait passer le message qu'il n'est pas besoin de surnaturel pour provoquer des désastres : les travers des hommes suffisent ...
SupprimerTon enthousiasme me plaît ! Je viens de l'emprunter à la bibliothèque. Je viendrai te relire quand je l'aurai terminé. Plus encore que le cavalier suédois ? Il promet !
RépondreSupprimerDisons que je me souviens d'avoir beaucoup aimé Le cavalier suédois, sans en avoir toutefois gardé un souvenir très précis,alors que celui-là est encore très frais dans ma mémoire... je pense qu'il te plaira !
SupprimerJ'avais bloqué sur Le cavalier hongrois, pourtant noté chez toi .... Je vais d'abord tenter de le reprendre avant de me laisser convaincre.
RépondreSupprimerPour la lecture commune, j'ai bien noté le 21 avril ( je vais acheter le livre mercredi prochain et c'est parti !)
Bah mince alors, j'avais vraiment ce bouquin, notamment le mélange "historico-fantastique", qu'on retrouve aussi un peu ici...
SupprimerEt il me tarde de commencer un autre Marai !
je ne connais pas l'auteur mais l'histoire est tentante et la critique enthousiaste aussi!!!!
RépondreSupprimerje vais aller jeter un coup d'oeil sur "le cavalier suédois"
Les deux sont excellents, celui-ci est un peu plus court je crois, et l'intrigue en est peut-être plus "resserrée", plus efficace. C'est en tous cas un auteur à découvrir !
SupprimerJ'aime vraiment cet auteur dont j'ai lu huit livres, mais pas Le marquis de Bolibar. Je vais y remédier.
RépondreSupprimerAh oui, il serait dommage de passer à côté ! Et quel titre me conseillerais-tu pour continuer la découverte de cet auteur ?
SupprimerLe cavalier suédois est le plus connu. J'aime particulièrement Le tour du cadran, Le Judas de Léonard, Le miracle du manguier, La neige de saint Pierre. Tous sont délicieux.
SupprimerMerci, j'avais déjà noté Le judas de Léonard suite à un avis récemment posté je ne sais plus où, ce sera donc le prochain, et je garde les autres titres au chaud !
SupprimerJamais entendu parler. Ni du roman ni de l'auteur. Tu m'intrigues mais pas au point de franchir le pas ;)
RépondreSupprimerDommage... il est court, pourtant !
SupprimerAh, Perutz ! On ne peut pas vraiment faire un mauvais choix en prenant un de ses livres. Je connaissais le titre de ce roman, mais pas l'histoire, qui a l'air absolument passionnante. J'avais beaucoup aimé "La nuit sous le pont de pierre" dans lequel on retrouve aussi une ambiance mystérieuse et fantastique , un peu moins "Où roules-tu, petite pomme". Je note celui-ci. Et même si on n'achète pas un livre pour la couverture, celle du marquis de Bolibar est magnifique (Le livre de poche a vraiment réussi ses nouvelles couvertures).
RépondreSupprimerOui, elle m'a plu aussi tout de suite (et il m'est arrivé d'acheter un livre à cause de sa couverture, ce qui est absolument stupide, on ne m'y reprendra pas !)... Perutz a l'air d'être en effet une valeur sûre, j'ai bien l'intention d'explorer son oeuvre en détail !
SupprimerJe n'ai encore pas lu de Perutz; j'avais pensé commencer avec Le cavalier suédois mais cette chronique du Marquis de Bolibar est si enthousiaste que je le lirai peut-être d'abord. Le contexte historique et géographique me plait bien, visiblement Perutz aimait placer ses livres dans des périodes plus anciennes. (http://passagealest.wordpress.com/; je n'arrive pas à déposer de commentaires sur blogspot...)
RépondreSupprimerLes deux sont très bien, et visiblement, la bibliographie prolifique de l'auteur promet encore beaucoup de plaisir à venir ...
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