Soit dit en passant... côté polars.
"Tokyo" - Mo Hayder

J'ai aimé le fait de suivre deux histoires parallèles, l'une dans le Tokyo d'aujourd'hui, où gratte-ciels et enseignes lumineuses géantes côtoient temples et jardins, l'autre dans la Chine de la fin des années 30, tiraillée entre traditions (voire superstitions) séculaires et volonté de modernisme.
Les narrateurs respectifs de ces deux récits, (ainsi que les personnages secondaires), ont une personnalité complexe, avec leurs lâchetés, leurs faiblesses, et pour point commun la quête obsessionnelle de ce qui pourra apaiser les démons de leur passé.
Une plongée dans l'horreur de la cruauté humaine... fascinante et terrifiante.
"La voix" - Arnaldur Indridason

C'était un plaisir pour moi que de retrouver le bourru mais néanmoins attachant inspecteur Erlendur, dont j'ai fait la connaissance dans "La cité des jarres" et "La femme en vert", les deux premiers romans d'Indridason. Parallèlement à l'enquête policière, nous suivons son quotidien d'homme mûr et célibataire rattrapé par ses lacunes face à une fille toxicomane dont il n'a pas assumé la paternité des années durant. Malgré tout, c'est un homme intelligent, qui refuse de se fier aux a priori, dont la pugnacité et l'intuition nous font peu à peu connaître la personnalité et le pitoyable destin de la victime du meurtre, mais également ceux de tous les protagonistes liés à l'enquête.
Une enquête qui, finalement, semble n'être pour Indridason qu'un prétexte pour brosser les portraits touchants de laissés pour compte, d'enfants blessés par divers traumatismes, dans une ambiance censée festive, qui éclaire d'une lumière d'autant plus crue le côté obscur de l'existence.
"Les vestiges de North Beach" - Domenic Stansberry

Parallèlement à une enquête policière parfois un peu confuse, Domenic Stansberry nous plonge dans la vie des quartiers où diverses communautés d'immigrés (italiennes et chinoises notamment) s'affrontent et s'associent parfois à des fins plus ou moins avouables. L'ambiance qui en résulte, les connexions entre les personnages d'origine différentes, en font un récit prenant. La frontière entre le mal et le bien y est sujette à variations. On y découvre en même temps que Dante le poids des secrets de famille, la faillite de la conscience quand priment le pragmatisme et les intérêts personnels.
Erlendur for ever :-) J'ai également craqué pour ce sombre détective ! (avec La femme en vert et L'Homme du lac, plutot apprécié aussi, billet à venir).
RépondreSupprimerEt je note "Tokyo" qui semble tout à fait correspondre à mes goûts !
Je n'ai pas lu "L'Homme du lac", mais c'est en projet.
RépondreSupprimer"La femme en vert" reste mon préféré de cet auteur, dont j'ai lu aussi "La cité des jarres" (j'ai bien aimé aussi).
Quant à "Tokyo"... je ne peux que t'encourager à lire ce roman qui m'a vraiment marquée, car je l'ai trouvé particulièrement original et intense.
j'ai trouvé 'la voix' très moyen après le très fort 'la femme en vert' et 'le tokyo' de Mo HAYDER n'est pas à mettre en toutes les mains surtout pour les âmes très sensibles !
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec toi, Anjelica : "La femme en vert" est d'ailleurs mon préféré d'Indridason, et je l'ai trouvé supérieur à "La voix", qui m'avait tout de même bien plu (j'étais ravie de retrouver l'inspecteur Erlendur, dont j'ai fait la connaissance dans "La cité des jarres").
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