"Moon Palace" - Paul Auster
Toujours cette musique du hasard...
Comme il le fait dans la plupart de ses romans, Paul Auster, dans "Moon Palace", éveille notre intérêt en établissant rapidement une sorte d'intimité avec son personnage principal, comme si c'était à chacun de nous en particulier que ce dernier s'adressait en racontant son histoire. Les détails dont il étoffe cette histoire, les réflexions que lui inspire l'évocation des événements relatés, ont un caractère familier qui contribue à conforter cette impression.
Comme il le fait dans la plupart de ses romans, Paul Auster, dans "Moon Palace", éveille notre intérêt en établissant rapidement une sorte d'intimité avec son personnage principal, comme si c'était à chacun de nous en particulier que ce dernier s'adressait en racontant son histoire. Les détails dont il étoffe cette histoire, les réflexions que lui inspire l'évocation des événements relatés, ont un caractère familier qui contribue à conforter cette impression.
Une fois le lecteur ainsi happé, l'auteur n'a plus qu'à dérouler soigneusement son intrigue, une histoire en entraînant une autre au gré des rencontres que fait son héros, et à nous imposer son rythme si reconnaissable, basé sur l'imprévisibilité. Il est presque toujours impossible de prévoir ou Paul Auster va vous entraîner, car il aime jouer sur l'influence des hasards qui donnent soudain un cours différent à l'existence, qui mènent les individus sur des chemins inattendus.
Pour ce faire, il traque les coïncidences à priori insignifiantes, anodines, pour leur attribuer une signification particulière, mettre en évidence leur importance dans les choix que font ses personnages. Cette façon de s'attacher à la dimension essentielle de certains détails entretient l'ampleur dramatique du récit, parce qu'elle nous imprègne du sentiment que le destin des êtres est soumis aux aléas de petits riens, et qu'il peut ainsi basculer à tout instant.
Marco Stanley Fogg a été élevé par son oncle Victor à partir de l'âge de onze ans, suite à la mort accidentelle de sa mère qui lui a toujours caché l'identité d'un père qui l'aurait abandonnée pendant sa grossesse. Lorsque son oncle décède à son tour, Marco, encore étudiant, connaît un épisode dépressif, au summum duquel et cumulant de graves problèmes financiers, il se retrouve à la rue. Cette expérience lui apportera une certaine maturité, et avec le recul, s’avérera une étape importante de sa vie, qui lui aura permis de se restructurer.
Finalement recueilli par un ami, il reprend des forces, entame une relation amoureuse, et, ayant répondu à une petite annonce, entre au service de Thomas Effing, un octogénaire invalide, aveugle et lunatique, qui le charge bientôt de rédiger sa future notice nécrologique. Pour cela, le vieil homme lui raconte peu à peu comment, à la suite d'un concours de circonstances, il vécut durant de longs mois dans une caverne du désert californien, complètement coupé du monde.
De vies qui se croisent en rendez-vous manqués, d'enrichissantes rencontres en retrouvailles avec soi-même, "Moon Palace" tisse le complexe écheveau d'existences singulières, dont le cheminement tantôt tressaille, tantôt s'épanouit au fil d'événements dont l'auteur a choisi de souligner le caractère déterminant.
Malheureusement, malgré toutes les qualités de ce roman, je dois avouer que le charme n'a pas opéré jusqu'au bout en ce qui me concerne. J'ai trouvé dans le dernier tiers de "Moon Palace" certaines longueurs qui ont émoussé mon intérêt, d'autant plus que le rebondissement qui oriente le récit à partir de ce moment était facilement prévisible...
>> D'autres titres pour découvrir Paul Auster :
"Le livre des illusions"
"Brooklyn Follies"
"La nuit de l'oracle".
Mon premier Auster... Je l'ai relu il n'y a pas très longtemps et, même si effectivement la fin est un peu prévisible, j'ai été séduit à nouveau.
RépondreSupprimerJ'ai été séduite aussi, parce que je trouve que l'écriture de Paul Auster a un charme bien particulier, mais pas jusqu'à la fin, malheureusement...
RépondreSupprimerJ'avais bien aimé ce premier roman qui m'avait fait découvrir Auster, mais Brooklyn Follies est nettement meilleur :-) Joyeux noel!!
RépondreSupprimerNous sommes bien d'accord...
RépondreSupprimer(en ce qui me concerne, je crois que mon préféré pour le moment est "Le livre des illusions").
Joyeux Noël à toi.
J'avais beaucoup aimé, il y a longtemps ... Mes préférés furent La musique du hasard et Leviatan.
RépondreSupprimerEt puis il y en a deux qui m'ont déçus, dont j'ai même oublié le titre (un à propos d'un magicien ...) et j'ai arrêté de le lire.
Devrais-je recommencer ?
J'ai prévu de lire La musique du hasard, dont il est effectivement dit beaucoup de bien...
RépondreSupprimerUn magicien ? Je ne vois pas...
Mais je te recommande vivement Le livre des illusions, que j'ai trouvé passionnant. Après, je ne connais pas vraiment l’œuvre de cet auteur, qui est très prolifique, mais j'ai cru comprendre que tout n'était pas de même niveau.