"La part des ténèbres" - Stephen King
Nuggets ou tournedos ?
Je ne vous en dit pas plus : si, comme moi, vous avez laissé passer "La part des ténèbres", comblez vite cette lacune.
Et vous, jeunes gens en quête d'émotions fortes, laissez tomber Stephanie Meyer, et lisez LE King !
Quand je vois certains adolescents frissonner à la lecture de "Twilight", cela me fait doucement rigoler...
Non pas que je veuille me la jouer "vieille lectrice aguerrie qui va vous en remontrer" (d'abord, je ne suis pas si vieille...), mais tout de même : vous, les lecteurs de, disons... 30 à 45 ans, qui êtes amateurs de littérature "fantastique", souvenez-vous...
Lorsque nous étions adolescents, hormis les fameuses bibliothèques rose et verte, l'offre en matière de littérature jeunesse ne pullulait pas vraiment, et c'est tant mieux ! Pourquoi aller chercher d'éventuels ouvrages adaptés à tel ou tel âge alors que que la littérature "tout court" vous propose déjà une offre plus que substantielle ?
C'est comme au restaurant : je n'ai jamais compris ce besoin de proposer des menus spécifiques aux enfants (dont le choix se limite en général à des nuggets bourrés d'huile hydrogénée ou un steak sorti d'une vache qui n'a peut-être jamais mangé d'herbe de sa vie, avec comme accompagnement frites ou... frites) qui revient à considérer qu'ils ne peuvent manger comme les adultes (alors qu'il suffit d'ajuster la quantité) !
Mais je crois que je m'égare... Ce que je veux dire, c'est que je trouve dommage d'offrir aux jeunes une littérature fantastique qui leur est soi-disant dédiée, et qui, sous prétexte que cette catégorie de lecteurs serait plus impressionnable, est parfois édulcorée, au risque de les faire passer à côté des vrais chefs-d’œuvre de la littérature fantastique que sont, entre autres, les nouvelles d'Edgar Poe, de Guy de Maupassant, ou encore certains romans de Stephen King.
Et on pourrait transposer le même débat à la littérature en général...
J'ai personnellement découvert Stephen King à l'âge de 14 ans avec "Carrie". Et bien, moi qui suis incapable de vous donner le nom des personnages principaux de certains ouvrages lus l'année dernière, je me souviens avec une effrayante précision de plusieurs scènes de ce roman, et pas forcément des plus importantes !
A la suite de cette première expérience, j'ai littéralement dévoré tous les titres de l'auteur qui me tombaient sous la main, pour finir par, un jour, me lasser, n'étant pas toujours sûre d'y trouver mon compte ; il faut bien avouer en effet que le père de l'inoubliable "Shining" n'a pas écrit que des merveilles.
C'est comme au restaurant : je n'ai jamais compris ce besoin de proposer des menus spécifiques aux enfants (dont le choix se limite en général à des nuggets bourrés d'huile hydrogénée ou un steak sorti d'une vache qui n'a peut-être jamais mangé d'herbe de sa vie, avec comme accompagnement frites ou... frites) qui revient à considérer qu'ils ne peuvent manger comme les adultes (alors qu'il suffit d'ajuster la quantité) !
Mais je crois que je m'égare... Ce que je veux dire, c'est que je trouve dommage d'offrir aux jeunes une littérature fantastique qui leur est soi-disant dédiée, et qui, sous prétexte que cette catégorie de lecteurs serait plus impressionnable, est parfois édulcorée, au risque de les faire passer à côté des vrais chefs-d’œuvre de la littérature fantastique que sont, entre autres, les nouvelles d'Edgar Poe, de Guy de Maupassant, ou encore certains romans de Stephen King.
Et on pourrait transposer le même débat à la littérature en général...
J'ai personnellement découvert Stephen King à l'âge de 14 ans avec "Carrie". Et bien, moi qui suis incapable de vous donner le nom des personnages principaux de certains ouvrages lus l'année dernière, je me souviens avec une effrayante précision de plusieurs scènes de ce roman, et pas forcément des plus importantes !
A la suite de cette première expérience, j'ai littéralement dévoré tous les titres de l'auteur qui me tombaient sous la main, pour finir par, un jour, me lasser, n'étant pas toujours sûre d'y trouver mon compte ; il faut bien avouer en effet que le père de l'inoubliable "Shining" n'a pas écrit que des merveilles.
Il n'empêche : c'était l'un des rares auteurs capable de me faire vérifier le dessous de mon lit et l'intérieur de mes placards avant de me coucher (maintenant que j'ai grandi, je me contente de vérifier que j'ai bien verrouillé ma porte) !
"La part des ténèbres", écrit en 1989 (et publié en France en 1990) est l'un des titres qui, à l'époque, a échappé à cette frénésie.
Stephen King y explore (comme dans nombre de ses autres romans, tels Shining, Sac d'os, ou encore Histoire de Lisey) le mystère des sources de l'inspiration littéraire, et le malaise que peuvent faire naître chez l'écrivain ses interrogations quant aux véritables raisons de sa célébrité. Est-ce le contenu de son œuvre qui intéresse le public, ou bien ce dernier n'est-il séduit que par la renommée de l'auteur, ou, pire, par le parfum de mystère qui, éventuellement, entoure sa vie privée ?
Thaddeus Beaumont, héros de "La part des ténèbres", est lui-même écrivain (ça tombe bien !). Ses deux premiers romans lui ont valu un succès d'estime, mais ce sont ceux qu'il a écrit sous le pseudonyme de George Stark qui lui ont apporté célébrité et royalties.
Contraint de dévoiler la véritable identité de Stark, il simule pour un magazine people l'enterrement de ce dernier. Mais son obscur alter ego n'entend pas se laisser anéantir aussi facilement...
L'une des forces des romans de Stephen King, c'est de nous persuader que la bête, le monstre, l'incarnation du mal absolu, ne sont pas des entités indépendantes, mais sont tapies en nous. Et c'est bien ce qui les rend si angoissants !
Dès le début de "La part des ténèbres", on subodore que le héros lui-même a compris qui est le meurtrier, même si cela paraît complètement insensé (mais les indices sont parlants). Il ne lui reste plus qu'à se l'avouer consciemment... Quant au lecteur, il attend et craint à la fois la confrontation qui ne pourra qu'être terrible, troublante, et ce avec d'autant plus de tension que Stephen King est tout de même, ne l'oublions pas, un maître dans l'art du suspense ! Il est capable de vous tenir en haleine par le pouvoir de simples suggestions, de vous faire blêmir d'angoisse à l'évocation de quelques moineaux a priori inoffensifs...
"La part des ténèbres", écrit en 1989 (et publié en France en 1990) est l'un des titres qui, à l'époque, a échappé à cette frénésie.
Stephen King y explore (comme dans nombre de ses autres romans, tels Shining, Sac d'os, ou encore Histoire de Lisey) le mystère des sources de l'inspiration littéraire, et le malaise que peuvent faire naître chez l'écrivain ses interrogations quant aux véritables raisons de sa célébrité. Est-ce le contenu de son œuvre qui intéresse le public, ou bien ce dernier n'est-il séduit que par la renommée de l'auteur, ou, pire, par le parfum de mystère qui, éventuellement, entoure sa vie privée ?
Thaddeus Beaumont, héros de "La part des ténèbres", est lui-même écrivain (ça tombe bien !). Ses deux premiers romans lui ont valu un succès d'estime, mais ce sont ceux qu'il a écrit sous le pseudonyme de George Stark qui lui ont apporté célébrité et royalties.
Contraint de dévoiler la véritable identité de Stark, il simule pour un magazine people l'enterrement de ce dernier. Mais son obscur alter ego n'entend pas se laisser anéantir aussi facilement...
L'une des forces des romans de Stephen King, c'est de nous persuader que la bête, le monstre, l'incarnation du mal absolu, ne sont pas des entités indépendantes, mais sont tapies en nous. Et c'est bien ce qui les rend si angoissants !
Dès le début de "La part des ténèbres", on subodore que le héros lui-même a compris qui est le meurtrier, même si cela paraît complètement insensé (mais les indices sont parlants). Il ne lui reste plus qu'à se l'avouer consciemment... Quant au lecteur, il attend et craint à la fois la confrontation qui ne pourra qu'être terrible, troublante, et ce avec d'autant plus de tension que Stephen King est tout de même, ne l'oublions pas, un maître dans l'art du suspense ! Il est capable de vous tenir en haleine par le pouvoir de simples suggestions, de vous faire blêmir d'angoisse à l'évocation de quelques moineaux a priori inoffensifs...
Je ne vous en dit pas plus : si, comme moi, vous avez laissé passer "La part des ténèbres", comblez vite cette lacune.
Et vous, jeunes gens en quête d'émotions fortes, laissez tomber Stephanie Meyer, et lisez LE King !
mon dieu, je ne peux ressentir qu'exactement la même chose que ce que tu exprimes dans tes lignes !! Nl'entrée fracassante de King dans mon univers de lecteur fut un réel moment de bonheur! Je me revoie encore en train de lire " CA" qui est sans doute avec Misery ( encore que celui là s'éloigne du fantastique)le roman qui m'a le plus marqué chez l'auteur, dans moi lit avec ma lampe torche car j'avais dépassé l'heure legale de lecture ^^ je crois qu'il est le seul avec Ira Levin et son " babé pour rosemary" le seul à m'avoir vraiment fait flipper! Par la suite est arrivée Dean Kootz qui pour moi est aussi un excellent auteur, je ne sais pas si tu l'as déjà lu, je pense que oui. Amitiés
RépondreSupprimerTu es tombée pile poil : Shining, Sac d'os, et Histoire de Lisey font partie des livres de King que j'ai préférés. Cette part des ténèbres est donc pour moi.
RépondreSupprimer>> Petite souris,
RépondreSupprimerJ'avais beaucoup aimé Misery aussi (mais je n'ai pas lu Ça, en revanche). Je me souviens vaguement avoir lu Dean Kootz (c'était le genre de lecture qu'affectionnaient, de temps en temps, mes parents, pour changer de Frédéric Dard ou de Simenon !) mais j'avoue ne pas en avoir gardé un souvenir impérissable...
A bientôt
>> SBM : Mon préféré entre tous reste Shining. J'ai aussi revu le film récemment. Une fois de plus, Nicholson m'a tétanisée... En revanche, j'avais oublié à quel point le personnage de sa femme est cruche et horripilant !
Sinon, je pense effectivement que "La part des ténèbres" te plaira.
Je n'ai vu que le film de Romero mais j'en garde un tres bon souvenir
RépondreSupprimerJe ne savais même pas qu'un film avait été tiré de ce roman...
RépondreSupprimerEn tous cas, le livre vaut le coup.
J'aime beaucoup ton commentaire auquel j'adhère pleinement. Toutefois "La part des ténèbres" n'est pas mon préféré de King. J'ai aimé naturellement Shining, Carrie, La ligne verte mais j'ai un petit penchant pour ses nouvelles : Différentes saisons.
RépondreSupprimerIl a écrit de très bons livres sous son pseudo aussi.
Amitiés
Bonjour Vonnette,
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu Différentes saisons...
Je viens en revanche d'ajouter Marche ou crève, écrit sous son pseudo, sur ma PAL, et je pense le lire très bientôt.
...et merci pour la visite !
Je repensais pas plus tard que la semaine dernière à une scène de ce roman sans parvenir à en retrouver le titre ni l'auteur. Merci d'avoir rafraîchi ma mémoire.
RépondreSupprimerMais avec plaisir...
SupprimerEt de quelle scène s'agit-il ?
Un passage où il se retrouve en pleine nature, ou peut-être est-ce à proximité d'un village paumé. Avec de la neige j'ai l'impression. Et des oiseaux. C'est flou mais cela me rappelle encore une espèce de silence angoissant, pour ne pas dire suffoquant.
RépondreSupprimerOui, je vois très bien. C'est au moment où le narrateur et son horrible alter ego vont se rencontrer dans une maison perdue au fin fond des bois, et il y a sur les arbres des kyrielles de moineaux, dont le rôle est celui de faciliter le passage outre tombe ...
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