"King Cole" - William R. Burnett
Intemporel.
Face aux arguments socialisants de son adversaire, il brandit la menace terroriste pour effrayer l'électorat et le rallier à sa cause, nourrie de promesses d'ordre et de sécurité...
États-Unis, élections présidentielles de 2000 ? De 2004 ?
France, élections présidentielles de 2007 ?
Nooooonn... État de l'Ohio, début des années 30, l'enjeu étant le mandat de gouverneur actuellement détenu par James Read Cole. Le compte à rebours des jours menant à l'élection voit l'affrontement entre les deux candidats se parer d'une tension grandissante, au point de frôler l'explosion, Cole évoquant un risque de guerre civile provoqué par les discours "radicaux" de son outsider, Fielding Asa.
"King Cole" est donc une sorte de thriller politique qui n'a rien à envier, en matière de suspense, aux meilleurs polars. Figure centrale de l'intrigue, James Read Cole est un personnage atypique aux yeux des hommes fortunés qui financent sa campagne, pontes issus de grandes familles du cru, qui font la pluie et le beau temps sur l'économie locale. Car Cole, lui, vient d'un milieu plutôt modeste. Il ne doit sa réussite qu'à lui-même, et ne s'est jamais senti très à l'aise parmi ses mécènes. Ces derniers lui reprochent d'être trop raisonnable, trop lisse, ce qui pourrait le desservir face à l'adversaire à la fois éloquent et sanguin qu'est Fielding.
Mais James a un plan...
William R. Burnett nous immerge au cœur même de la course au pouvoir, dont il sait rendre toute l'ampleur du cynisme. Ce n'est pas le bien-être de ses concitoyens qui motive son héros, seules comptent sa réélection et les stratégies qu'il peut utiliser pour y parvenir, même si cela implique d'étouffer les scrupules qui parviendraient presque, parfois, à faire vaciller sa belle assurance.
En une succession de dialogues percutants, utilisant une écriture efficace, voire sèche, l'auteur nous tient en haleine jusqu'au bout, même si l'issue du combat est prévisible..
Et une fois n'est pas coutume, je reprends ici une affirmation de la quatrième de couverture à laquelle je souscrit totalement : "Plus que jamais d'actualité" !
Un très bon polar-itique d'un auteur dont le cinéma fut très friand, Quand la ville dort, Little Cesar, High Sierra. J'aime beaucoup WRB, observateur des disfonctionnements de la démocratie américaine.
RépondreSupprimerMes premiers pas dans son œuvre, en ce qui me concerne (même si j'ai eu l'occasion de voir plusieurs des adaptations faites de ses romans au cinéma) mais sans doute pas les derniers...
RépondreSupprimerJe note de toute urgence ! Merci pour ton billet !
RépondreSupprimerMais de rien, chère Vonnette... J'espère que tu aimeras autant que moi. As-tu lu d'autres titres de cet auteur ?
SupprimerMoi non, je connais bien sûr, certains de ses titres les plus célèbres (voir le commentaire d'Eeguab, mais je ne les ai pas lus.