LE RECAPITULATIF DE L'ACTIVITE

"Montana 1948" - Larry Watson

Un certain manque de souffle...

D'après ce que j'ai pu, de-ci de-là, lire à son sujet, "Montana 1948" a fait l'objet lors de sa sortie de commentaires très élogieux, voire dithyrambiques ("...un indispensable"... "livre culte"...) pour certains.
Mouais... je le rangerais plutôt, en ce qui me concerne, dans la catégorie de ces courts récits dont l'écriture facile et l'enchaînement des événements font que les pages défilent, sans heurt, jusqu'à la dernière... aussitôt terminé, aussitôt oublié, ou presque... Et puis, à vrai dire, je préfère les lectures avec heurts (les écritures qui raclent, les ambiances qui me laissent pantelantes). 

Dommage, nous avions là un synopsis susceptible de produire une histoire forte et violente. 
David, le narrateur, revient sur un épisode de son enfance qui l'a marqué à vie, bouleversant l'insouciance dans laquelle il baignait jusque-là, au sein d'un foyer paisible. L'été de ses douze ans, la mort s'introduit dans son existence, en lui prenant Mary, l'indienne employée par ses parents pour s'occuper de lui et de la maison, et pour laquelle il éprouve une profonde affection. Mais plus perturbant encore est l'implication de l'oncle de David dans cette disparition. Le frère de son père, médecin et héros de guerre fort estimé, semble en effet être mêlé de près au décès de Mary, ainsi qu'à une sordide histoire d'attouchements sur de jeunes patientes indiennes.
Le père de David étant le shérif de la bourgade dans laquelle évolue tout ce petit monde, s'ensuit un drame où s'entremêlent conscience, sens du devoir et poids des liens familiaux...

Malheureusement, le style de Larry Watson n'a pas été pour moi à la hauteur de son intrigue, qui au final manque d'ampleur. Il faut dire qu'en choisissant de faire de son narrateur un enfant, l'auteur a restreint le potentiel tragique de son récit. David, davantage spectateur qu'acteur des événements, est écarté du cœur de l'action par des adultes qui souhaitent le protéger de la violence, du conflit.
Ce qui fait que le lecteur a finalement le sentiment d'avoir été lui aussi laissé de côté...

Commentaires

  1. Ah misère : j'ai beaucoup aimé ce livre ! Le fait que le narrateur soit un enfant renforce à mes yeux l'impuissance tragique du personnage. Tous sont très justes, pas manichéens, tendus : superbes. Et me voilà donc bien déçue que tu ne partages pas mon enthousiasme...

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    1. J'entends tes arguments, certes justes, concernant les personnages, mais il m'a manqué quelque chose pour que ce récit soit davantage à mes yeux qu'une histoire correctement écrite...

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  2. Ben, tu vois, moi, c'est l'inverse de sandrine ... (pour une fois ...) et je ne rejoins parfaitement. Le choix du narrateur enfant gomme les aspérités de l'histoire, on a l'impression de voir le drame à travers le trou de la serrure ... Comme toi, j'étais restée en dehors de l'histoire, pourtant potentiellement riche. Pas dans mes "cultes", par conséquent.

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    1. Je viens de lire ton billet, et je suis une fois de plus épatée de constater à quel point nos avis se rejoignent !

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  3. J'ai beaucoup aimé ce livre comme Sandrine ^^

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    1. ... et comme beaucoup d'autres lecteurs et lectrices. Disons que ma sensibilité n'a pas vraiment été interpellée. J'attendais, pour servir un tel thème, plus de violence, de rugosité dans l'écriture, je crois.

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  4. Un peu sévère je crois mais j'ai lu Montana 1948 il y a très longtemps.

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    1. Sévère, je ne sais pas... J'ai écrit ce billet davantage sous le coup du ressenti provoqué par ma lecture, que par une réelle volonté d'analyse. Il est donc, en tous cas, forcément subjectif, et peut-être injuste, mais sincère.

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  5. Je comprends tes réticences même si j'avais bien aimé. http://www.lecturissime.com/2014/07/montana-1948-de-larry-watson.html

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    1. Merci pour le lien. J'ai lu ton billet et te rejoins complètement : c'est un roman qui se lit facilement mais qui s'oublie avec presque autant d'aisance... du moins en ce qui me concerne.

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  6. Comme Sandrine, je suis triste que tu n'aies pas été sensible à tout ce qui se dégage de ce court roman que j'avais adoré...

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    1. Je suis moi aussi un peu triste, au final : j'ai l'impression d'être passée à côté de quelque chose !!

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  7. J'avais plutôt aimé moi aussi ! Même si aujourd'hui, je l'avoue, j'en garde un souvenir assez flou...

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    1. C'est ça : ce n'est pas un bouquin vraiment marquant...

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  8. En tant qu'amateur de westerns c'est un bouquin qui m'a tenté à un moment donné. Après ta chronique, je pense que je vais pas céder à la tentation même si certains ont bien aimé. Le point de vue du narrateur enfant et le style étriqué m'ont convaincu que j'aurais probablement le même ressenti que toi.

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    1. Oserais-je dire que tu ne loupes pas grand-chose ?! Disons que si tu aimes les westerns sombres et denses, il vaut mieux en effet que tu passes ton tour...

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  9. C'est parce que tu l'as lu en français ! ;-)
    Je viens (enfin) de rédiger mon billet sur le dernier Larry Watson. Peut-être que celui-ci te conviendrait mieux. J'avais préféré Montana 1948, mais j'ai beaucoup aimé le dernier aussi.

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  10. Je vais aller lire ton avis sur ce dernier titre, mais le fait que tu indiques avoir préféré Montana 1948 me retiendra, je pense, de le lire, d'autant plus que je n'ai pas les compétences requises pour le lire dans le texte !!

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