"Deuils" - Eduardo Halfon
Amnésie...
Je suis bien embêtée... cela doit faire maintenant trois semaines que j'ai terminé "Deuils", le roman du guatémaltèque Eduardo Halfon, et je n'en ai gardé quasiment aucun souvenir. C'est assez drôle, d'ailleurs, puisque c'est de souvenir qu'il y est question, l'intrigue se focalisant sur un épisode ayant marqué la mémoire du narrateur. Quoique, plus que d'un épisode, c'est de la relation de celui-ci dont il s'agit, le héros n'étant pas né lorsqu'il est survenu.
Et s'il a imprégné son esprit avec tant de force, c'est sans doute en raison de sa dimension à la fois tragique et secrète. Le frère de son père, qui ne devint jamais l'oncle Salomón puisqu'il décéda à l'âge de cinq ans, fut la victime de ce drame, une noyade dans le lac Amatitlán qui bordait alors la maison familiale. Évoqué du bout des lèvres, puis contredit, dévoilé dans une autre version par divers membres de la famille Halfon, l'événement a laissé comme un manque en Eduardo, une zone d'ombre obscurcissant la perception de son passé...
Il mène donc une sorte d'enquête, retourne sur les rives du lac, interroge des oncles et des tantes, son frère... et là, c'est le flou total ! Hormis son dénouement énigmatique et sans doute symbolique, mon esprit a tout occulté de la quête du héros, entre fluctuations de sa mémoire -comme de la mienne- et flash-backs de scènes d'enfance, au cours desquels nous faisons la connaissance de sa cosmopolite famille, d'ascendance libanaise et polonaise.
L'ai-je lu trop vite (est-il trop court) ? L'auteur n'a-t-il pas su trouver les mots, le ton susceptibles de m'atteindre ?
Mystère...
L'ai-je lu trop vite (est-il trop court) ? L'auteur n'a-t-il pas su trouver les mots, le ton susceptibles de m'atteindre ?
Mystère...
Crotte, zut, flûte.... Lors d'une de mes dernières visites en librairie, j'ai été attiré par la photo du bandeau, puis par le titre. Et comme je ne connaissais pas l'auteur, je suis allé voir du côté de la 4e de couv' qui a fini par me convaincre. Je suis donc reparti avec ce roman que je me gardais pour les vacances... Du coup, pour reprendre le titre d'un vieux bouquin : "je suis comme une truie qui doute" ;-)
RépondreSupprimerIl te plaira peut-être, je l'ai personnellement acheté après avoir entendu plusieurs lecteurs en parler, pour qui il avait été un coup de cœur... c'est peut-être juste, en ce qui me concerne, une question de mauvais moment. Ceci dit, je serai très curieuse d'avoir ton avis, justement parce que je n'ai pour l'instant trouvé personne ayant le même ressenti que moi..
SupprimerUn coup dans l'eau, ça arrive. Tous les livres ne peuvent pas nous laisser des souvenirs impérissables en même temps...
RépondreSupprimerOui, mais c'est rare de ne garder quasiment rien d'un texte quelques jours après l'avoir lu... je ne peux même pas dire que je n'ai pas aimé, en fait j'ai eu le sentiment d'être passive tout au long de la lecture..
SupprimerHaha, j'adore ton billet ! Ça ne m'est pas souvent arrivé mais quand je ne me souviens de pas grand-chose, je refeuillette un peu le livre histoire au moins de recapter l'atmosphère. Bon, s'il ne t'a pas laissé grand souvenir, c'est assez clair. Contournable.;-)
RépondreSupprimerMoi aussi, je refeuillette, mais là, ça n'a pas fait remonter grand-chose...
SupprimerCa m'arrive, je trouve, relativement souvent. A mon sens c'est assez normal. On n'a pas toujours, loin de là, un grand choc littéraire, ni même un grand plaisir de lecture. Et puis j'aime à dire que les livres sont des assassins qui se bousculent entre eux et s'éliminent parfois mutuellement.
RépondreSupprimerC'est très joliment exprimé ! Et tu as raison sur le fait que parmi nos lectures, beaucoup ne laisseront finalement que peu de traces en nous, mais là, l'oubli s'est manifesté bien plus vite que d'habitude...
SupprimerJ'ai lu le tout avec intérêt, mais la fin est trop énigmatique, comme tu dis. Dommage, c'était passionnant, sinon. Et cette deuxième de couverture, où son père lui interdit de parler de l'histoire, moi j'attendais ça aussi dans le livre.
RépondreSupprimerJ'avoue en ce qui me concerne que cette 1ère expérience ne m'a pas vraiment envie de revenir vers cet auteur. Dommage, parce que des auteurs guatémaltèques, on n'en trouve pas souvent !
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