LE RECAPITULATIF DE L'ACTIVITE

"Oppressions - I. Past to Present" - Patrice Quélard

Il n'y a pas de mauvais peuple. Il n'y a que de mauvais individus".

Le hasard a bien fait les choses, en plaçant ce recueil sur ma route au moment où se déroule "le Mois de la Nouvelle" chez Electra et Marie-Claude. J'ai pioché cette idée de lecture chez Franck's books, grand fan de l'auteur breton, dont "Oppressions" est le dernier titre en date, qu'il a auto-édité.

Comme son titre l'indique, le recueil compile des textes autour du thème de l'oppression, et les diverses formes sous lesquelles elle a pu s'exprimer à travers les âges, ainsi que le précise son sous-titre. Au fil d'une logique chronologique qui nous fait parcourir le temps, ses récits nous emmènent de la fin du XVIIIe siècle à un futur proche, avec pour toiles de fonds certains des grands remous de notre Histoire, tels que la Révolution ou les deux guerres mondiales. 

Ses héros et héroïnes sont des femmes victimes de la domination patriarcale et de la violence masculine, des miséreux acculés à la famine, des soldats ravalés au rang de chair à canon dont on renie l'humanité, des migrants fuyant une existence vouée à la servitude et qui retrouve dans leurs pays "d'accueil" une autre forme d'oppression... ou des individus soumis à un asservissement plus personnel, lié à la perte d'un être cher, à une avidité obsessionnelle... 

Chaque récit est rendu singulier et original par son contexte, mais aussi par son ton, l'auteur s'essayant, souvent avec talent, à plusieurs genres, alternant réalisme et surnaturel, flirtant avec l'horreur (dans le glaçant "Mémoires d'un plicaturé") ou l'anticipation. Mais le tout forme un ensemble cohérent, chaque texte se présentant comme un instantané représentatif de la violence, qu'elle soit sociale, culturelle ou conjoncturelle, de son époque. La plupart des nouvelles allient en effet avec habileté la dimension individuelle liée aux mésaventures ou aux tragédies que subissent les protagonistes, à l'évocation de thématiques plus générales mais très concrètes, démontrant que si l'oppression prend des formes diverses au gré de l'Histoire, son existence même est une constante... comme l'est celle des luttes qu'engagent les individus pour la combattre.

J'ai particulièrement aimé les premiers textes, dans lesquels l'auteur pose en quelques lignes une ambiance prégnante, qui tout de suite nous immerge dans la réalité de ses personnages et de leurs époques, et si j'ai adhéré de manière inégale au reste du recueil, je dois avouer que l'auteur a presque toujours réussi à me surprendre.

Je suis donc ravie, au final, de cette découverte... qui constitue ma dernière participation au Mois de la nouvelle :

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