"Trop de bonheur" - Alice Munro
Un certain manque de sel...
Il a fallu que je me replonge dans les notes prises au cours de ma lecture pour me remémorer ce recueil dont seuls deux ou trois textes ont laissé quelques traces... je l'ai pourtant terminé il y a moins d'une semaine. Mais j'avoue avoir eu du mal à me sentir impliquée dans ses histoires, que j'ai trouvées... comment dire... "désincarnées" est sans doute le terme qui convient. L'écriture d'Alice Munro est certes d'une fluidité qui la rend agréable, simple sans être simpliste, mais manque pour moi d'intensité...
Il a fallu que je me replonge dans les notes prises au cours de ma lecture pour me remémorer ce recueil dont seuls deux ou trois textes ont laissé quelques traces... je l'ai pourtant terminé il y a moins d'une semaine. Mais j'avoue avoir eu du mal à me sentir impliquée dans ses histoires, que j'ai trouvées... comment dire... "désincarnées" est sans doute le terme qui convient. L'écriture d'Alice Munro est certes d'une fluidité qui la rend agréable, simple sans être simpliste, mais manque pour moi d'intensité...
La thématique de ses nouvelles, mettant majoritairement en scène des héroïnes, avait pourtant tout pour me plaire. L'auteure vient assombrir la routine de vies ordinaires d'une anicroche ou d'une déchirure, plaçant ses personnages dans des situations qui les laissent à nu, contraints de composer avec les ressources qu'ils tirent alors -ou pas- d'eux-mêmes.
Confrontés à la vieillesse ou à la maladie, à la folie ou au deuil, parfois avec une extrême violence, victimes de la solitude, de la trahison, du mensonge, ils réagissent de manière souvent surprenante, Alice Munro prenant le lecteur à contre-pied. La quête d'un sens à leur vie, de la possibilité de se réaliser ou de se reconstruire en accord avec eux-mêmes, ignore les sentiers battus et les routes toutes tracées, fait fi des attentes d'autrui, est un combat enfin, contre la mesquinerie de l'existence qu'on voudrait leur imposer.
D'autres thématiques fort intéressantes sont abordées au travers de divers textes du recueil, comme celle de la relativité qu'induit le passage du temps sur la manière dont on considère les événements, permettant le pardon et la résilience, ou encore celle du nécessaire détachement de certains liens, notamment familiaux, pour atteindre son propre accomplissement.
L'ensemble est teinté d'une mélancolie parfois amère, que viennent éclairer la combativité et le courage de certaines héroïnes.
Malgré tout, comme évoqué plus haut, je ne suis pas parvenue à m'attacher à ces figures sans doute touchantes, ce recueil m'ayant donné le sentiment de lire un électrocardiogramme s'obstinant à rester plat... Rendez-vous manqué, donc, avec la titulaire du Prix Nobel 2013, que l'Académie suédoise lui a pourtant octroyé en tant que "souveraine de l'art de la nouvelle contemporaine"...
Cette lecture me permet en revanche d'afficher une participation supplémentaire au Mois de la Nouvelle, organisé par Marie-Claude et Electra :
Rendez-vous manqué pour moi aussi. Pire, j'ai acheté le recueil de ses toutes premières nouvelles le week-end dernier. J'en ai lu trois et j'ai stoppé. C'est, comme tu le dis, «désincarné» et d'une froideur sidérante. Dommage... Heureusement, après trois abandons, je viens de trouver chaussure à mon pied pour terminer le challenge en beauté!
RépondreSupprimerIl me tarde de lire ça ! Et tu me rassures un peu, je n'ai lu, à une exception près, que des éloges sur "Trop de bonheur"...
SupprimerAh mince ! En général, j'ai aimé ce que j'ai lu d'Alice Munro. Mais c'est vrai que les nouvelles restent moins longtemps en mémoire, peut-être parce que l'on a pas le temps d'entrer dans la vie des personnages sur la durée.
RépondreSupprimerCe n'est malheureusement pas qu'un problème de mémoire : la lecture en elle-même a été teintée d'ennui. Dommage, le dernier texte, notamment, qui évoque le destin d'une des premières femmes mathématiciennes aurait vraiment pu me plaire, mais la manière dont c'est raconté ne suscite aucune émotion...
Supprimerj'ai un recueil de nouvelles d'Alice Munro qui m'attend sur une étagère et je n'ai pas encore eu le déclic ...
RépondreSupprimerJ'espère que tu ne seras pas aussi déçue que moi. L'ouvrage que j'ai regroupe deux recueils de nouvelles, mais je n'ai même pas envie de lire le second...
SupprimerJ'ai lu plusieurs choses d'elle. Apparemment (je viens de jeter un oeil aux billets de mon blog) j'avais apprécié le recueil Les Lunes de Jupiter. Je te déconseille son unique roman, car le roman ne constitue pas sa spécialité !
RépondreSupprimerJe ne crois pas que je renouerai avec cette auteure, dans la mesure où c'est avec son écriture que j'ai eu du mal...
SupprimerOh, quel dommage ! Moi j'aime Alice Munro ! :)
RépondreSupprimerA vrai dire, je partais plutôt confiante, le Prix Nobel, tout ça...
SupprimerTu as lu ce recueil ?
Oui, ainsi que "Du côté de Castle Rock", "Les Lunes de Jupiter" et "Fugitives", tous aimé (sinon je n'en aurais pas lu autant) ! Mon préféré est "Fugitives", des histoires de femmes qui "prennent la tangente"...
SupprimerBon, si je décide un jour de lui donner une seconde chance, ce sera sans doute avec Fugitives, dans ce cas..
Supprimerde ce recueil, (va avoir pourquoi), je n'ai lu que la première qui m'avait beaucoup plu. je découvrais par la même occasion l'écrivaine.
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