"Imaginer la pluie" - Santiago Pajares
Le prénom qu’elle lui a donné signifie "colombe", en souvenir de cet oiseau dont la seule obsession était de revenir à la maison. Mais Ionah n’a jamais vu de colombe, et pas seulement parce qu’il vit dans le désert : comme tant d’autres choses du "monde d’avant", les colombes ont disparu. Sa mère aussi, morte il y a neuf ans, Ionah n’étant encore qu’un jeune adolescent. Mais elle ne l’a pas laissé démuni. Elle lui a appris à avoir un cœur de pierre, à se battre et à ne jamais pleurer, à survivre enfin, car c'est au seul prix de votre résistance et de votre intelligence, de votre capacité à ne pas désirer ce que vous ne pouvez avoir, que le désert, où seuls subsistent les palmiers et les fous, vous tolère.
Son quotidien est consacré à l’entretien
du puits qui lui donne l’eau, à piéger des lézards -seul apport de protéines-,
à se préparer à l’approche des tempêtes de sable, mais aussi à tenter d’imaginer
la pluie, qu’il n’a jamais vu, et à consolider le souvenir des histoires que
lui a racontées sa mère, celles de ce "monde d’avant" dont elle lui a dit les
livres et les instruments de musique, les bateaux et les océans, les forêts et
les ustensiles du quotidien, mais aussi la quête infinie d’une satisfaction
jamais atteinte, et la dévastation qui en a résulté.
Ionah est en quelque sorte la
dernière personne innocente subsistant sur Terre. Mais un jour survient un
autre…
Comme Kathel avait raison en recommandant ce titre injustement passé inaperçu lors de sa sortie ! Quel beau roman, dont la simplicité même crée la musicalité et la poésie, porté par la logique implacable et sans malice, la candeur et l’extrême sincérité d’un narrateur à travers lequel l’auteur s’interroge sur le sens de l’existence, et le fragile équilibre à trouver par l’humanité entre survie et progrès.
Je me souviens du billet de Kathel, je l'avais noté. Je n'avais pas vu qu'il était sorti en poche maintenant, chouette.
RépondreSupprimerOui, cela fait quelques mois maintenant, et j'en ai été agréablement surprise, vu le peu de bruit qu'il a fait à sa sortie.. je suis sûre qu'il te plaira, il est très beau !
SupprimerOh comme j'ai aimé ce texte ! Subtil !
RépondreSupprimerJ'ai ajouté le line vers ton billet, que j'avais loupé, et que je viens de lire. Je te rejoins = l'écriture est tellement belle que j'avais envie de corner toutes les pages pour en retenir des passages ! Cette lecture arrive à point nommé pour mon bilan annuel, que je trouvais un peu pauvre en coups de cœur...
SupprimerJe crois qu'on en a parlé à la bibli, en tout cas le livre y est et c'est noté!!!
RépondreSupprimerProfites-en, oui !
Supprimermais on dirait Piranesi !
RépondreSupprimerTu sais trouver les arguments pour enfoncer le clou (mais comme tu sais, j'étais déjà convaincue !)
SupprimerCe titre avait complètement échappé à ma vigilance. Évidemment, toi et les autres lectrices vers qui tu rediriges m'intriguez fortement et avez presque réussi à me convaincre...
RépondreSupprimerComment ça, "presque" ?!
SupprimerJ'ai encore un peu peur que ce soit soit trop plein de bons sentiments pour moi...
SupprimerAh oui, déjà repéré chez Kathel en effet, et oublié depuis, haha ! Merci pour ce rappel !
RépondreSupprimerEt en plus maintenant, il est en poche ! Tu as bien fait d'attendre, finalement..
SupprimerIl me semble que, oui, je l'ai repéré chez Kathel, noté. En plus Babel c'est du poche donc moins onéreux... Aucune raison de m'en priver
RépondreSupprimerExactement !
SupprimerJe suis ravie et j'espère que ton beau billet relancera ce roman maintenant sorti en poche !
RépondreSupprimerJe l'espère aussi. Merci pour le précieux conseil, ce titre trouvera sa place dans mes lectures marquantes de l'année..
SupprimerJe le note aussi.Connais pas du tout l’auteur.
RépondreSupprimerTrès bonnes Fêtes à toi ,dans la mesure du possible.
Il mérite le détour ! Il faut d'ailleurs que je vérifie s'il a écrit d'autres titres (et s'ils sont traduits en français)...
Supprimerje l'ai noté, il va falloir que je le trouve...
RépondreSupprimerbelles fêtes de fin d'année :-)