Un billet de Carmen : "Une maison à Bogotà" - Santiago Gamboa
"Depuis tout petit j’étais intrigué par la maison que je viens d’acheter".
Le narrateur, un philologue, vit depuis son jeune âge avec sa tante qui l’a adopté après le décès accidentel de ses parents. Sa tante, qui ne porte pas de nom, tout comme le héros, fut juriste, et conseillère auprès des Nations Unies. C'est une femme à la forte personnalité, ayant du cœur car elle recueille un petit chien abandonné baptisée Marquise Pasionaria, deux termes antagonistes qui m’ont fait sourire.
Le narrateur et sa tante parcourent le monde sans attaches.
Grâce à un prix remporté ce philologue peut acheter la maison qu’il admire depuis toujours dans le quartier, plutôt cossu, du Chapinero. Après avoir emménagé avec la tante malade et vieillissante, il nous la fait visiter pièce par pièce, étage par étage, un peu comme un agent immobilier. Mais les portes ouvertes vont faire ressurgir le passé, des portes ouvertes sur la nostalgie.
On déambule avec le personnage, assez reclus, qui devient voyeur. Il nous entraîne dans les bas fonds, des orgies de soirées nazis, c’est sordide et glauque. Les maisons cossues ont aussi leurs histoires sordides. Tout cela sous un climat de Bogotà pluvieux qui n’engendre pas la gaieté et une population où la prostitution, la drogue, et la misère règnent.
"Les Misérables de Victor Hugo pourraient passer ici pour un portrait de la bourgeoisie française."
Heureusement la bibliothèque est un refuge, et le narrateur a foi dans la littérature, il y a de beaux passages sur l’amour pour les livres. Lire c’est connaître la vie des gens. Ici la maison c’est un peu le retour à l’utérus maternel, le thème du retour que Gamboa évoque souvent. La fin est très surprenante, on retrouve la petite chienne, mais je m’arrête là...
Très bon livre, bonne lecture pour ma part.
(Paru en français en 2022).
Encore merci pour cette participation. De cet auteur, j'ai adoré "Retourner dans l'obscure vallée", et beaucoup apprécié "Necropolis 1209". Je note ce titre, dont l'ambiance devrait me plaire.
RépondreSupprimerMais de rien. Merci à toi.
SupprimerJe n'ai jamais lu encore Santiago Gamboa (même si je le mets dans ma liste à l'approche de chaque mois de février !) mais ce roman me semble verser trop dans le sordide à mon goût.
RépondreSupprimerOui je comprends. On peut être heurtées par certains passages. Faut essayer.
SupprimerJe n'ai encore jamais lu Santiago Gamboa. J'avais repéré ce roman à sa sortie mais je n'ai pas encore trouvé le temps de le lire
RépondreSupprimer”Retourner dans l ’obscure vallée ”est bien aussi.
SupprimerMais Une maison à Bogotà est original. Il y a un plusieurs plans de lecture. J’aime bien les autofictions,où le narrateur, l’auteur,le personnage se confondent.
décidemment la littérature d'Amérique latine ne m'attire pas. Je ne m'explique pas bien pourquoi.
RépondreSupprimerOui elle peut surprendre.
SupprimerJe note le nom de l'auteur, mais si j'essaie de le lire, ce ne sera pas avec ce titre là, il a l'air tellement sombre !
RépondreSupprimerOui,il faut peut-être lui donner sa chance.
SupprimerPeut-être pas le genre de livre qui va me plaire mais, je vais jeter un œil sur la bibliographie de l'auteur.
RépondreSupprimerBonne journée !
Il fait dans le polar aussi. Bonne soirée.
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