LE RECAPITULATIF DE L'ACTIVITE

"Kukolka" - Lana Lux

Je serai brève, dans la mesure où cette lecture a été bien laborieuse…

La narratrice, Samira, a sept ans lorsque commence le récit. Elle vit dans un orphelinat d’Ukraine, où les enfants subissent les vexations et la brutalité des surveillantes. Avec son physique de tzigane, la fillette suscite par ailleurs l’aversion non seulement des adultes mais aussi de ses camarades. Pour tenir, elle s’accroche à une promesse faite par sa meilleure amie Marina, récemment adoptée par un couple allemand : dans une lettre qu’elle lui a envoyée depuis son nouveau foyer, elle lui écrit qu’elle lui garde une place dans sa chambre, et qu’elle pourra bientôt la rejoindre. Dès lors, Samira n’a qu’une obsession : partir en Allemagne. Aussi, un beau jour, après une énième et injuste humiliation, elle saisit l’occasion de s’enfuir de l’orphelinat, et se retrouve seule, livrée à elle-même, dans Kiev. Elle a alors dix ans.

C’est le début d’un parcours cauchemardesque. Elle intègre un groupe d’adolescents qui volent, mendient, et vivent dans une vieille maison abandonnée sans eau ni électricité, sous la férule d'un adulte prénommé Rocky. Samira fait peu à peu son apprentissage dans ce monde brutal de laissés-pour-compte, où les plus faibles sont soumis au bon vouloir et à la violence de ceux dont dépendent leur subsistance et leur protection. C’est là qu’on commence à l’appeler Kukolka, qui signifie "petite poupée", surnom qu’elle doit à son jeune âge et à sa beauté. Sa voix exceptionnelle la conduit à chanter dans le métro. Elle y rencontre un homme qui, croit-elle, va enfin changer sa vie et lui permettre de rejoindre cette Allemagne tant rêvée. Il est beau, riche, prend soin d’elle et la couvre de cadeaux. Mais bien sûr, il n’y a ni miracle ni homme providentiel… 

C’est un univers très dur que dépeint Lana Lux, où enfants et jeunes gens sont exploités au bénéfice d’organisations mafieuses, et parfois transformés en jouets sexuels pour assouvir les plus immondes perversions. L’héroïne traverse les épreuves avec un mélange de candeur et de sincérité probablement censé révéler sa jeunesse et sa méconnaissance du monde, qu’elle ne découvre qu’au sein de microcosmes aux règles bien particulières. Elle décrit ainsi de manière tout aussi directe et naïve les petites choses qui lui procurent de la joie que les pires scènes de violence, dont aucun détail ne nous est épargné.

Le problème, c’est que ce ton m’a paru fabriqué. Je n’ai cru ni à l’histoire ni aux personnages, et certaines invraisemblances de l’intrigue ont accentué cette distanciation. Il faudrait entre autres que l’on m’explique comment une adolescente qui n’a jamais mis les pieds à l’école et a tout juste appris à écrire, parvient à rédiger des phrases au vocabulaire recherché et à la ponctuation impeccable… 


C'est tout de même une nouvelle participation au Mois de l'Europe de l'Est, chez Eva et Patrice.

Commentaires

  1. Réponses
    1. Elle est d'ailleurs à mon avis, par son côté kitsch, un peu à l'image du livre, bien qu'ayant peu de rapport avec l'intrigue...

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  2. Un peu tiré par les cheveux ... dommage, le sujet aurait mérité d'être mieux traité.

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    1. Oui, et puis c'est le ton, surtout, qui m'a déplu, je n'y ai pas cru une seconde...

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  3. Un avis très différent de celui de Patrice il y a quatre ans!

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    1. Ah mais c'est donc sans doute sur Et si on bouquinait... ? que j'avais noté ce titre !!
      A vrai dire, en cherchant ici et là, je n'ai lu que des avis positifs à son sujet, alors peut-être que c'est juste une question d'incompatibilité ?!

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  4. Pas de regret donc puisque je n'aurai pas le temps d'ajouter un livre supplémentaire à ma liste de lecture ce mois-ci

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  5. A éviter, si je comprends bien :-( PS : désolée, j'ai envoyé des com qui devaient apparaître en anonyme, maintenant sur blogspot, il faut remettre le nom à chaque fois :-(

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    1. Tous les autres billets que j'ai lus à son sujet étaient positifs, alors à voir... il ne m'a personnellement fallu que quelques pages pour être irritée par le style, donc tu peux toujours lire le début et voir si ça colle !!

      Et oui, blogger est pénible avec les commentaires depuis quelque temps, même moi je n'arrive parfois pas à commenter sur mon propre blog...

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  6. Si le ton t'a paru faux, est-ce seulement parce qu 'une enfant illettrée ne peut écrire ainsi ? Souvent il y a une convention littéraire qui permet d'adhérer à un récit rédigé par quelqu'un qui ne peut pas l'écrire pour une raison ou une autre. L'important c'est que l'on puisse y croire ! Et, là, manifestement, ce n'est pas le cas. Dommage ! le sujet était intéressant.

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    1. Le récit n'est pas censé être "écrit" par l'héroïne, disons qu'il fait plutôt entendre sa voix, mais il y a des passages où elle rédige des petits mots à l'attention d'autrui, dont la "perfection" m'a sauté aux yeux.. C'est plus, comme je l'écris, une question de ton, qui ne m'a pas paru naturel et du coup pas crédible, sans que j'en cerne précisément la raison. En fait, ce n'est pas l'héroïne que j'entendais pendant ma lecture, mais l'auteure prenant la voix de l'héroïne..

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  7. Beauté, voix exceptionnelle, homme providentiel et on voit le piège arriver à trop grands pas de gros loup !
    Rien à voir mais pour laisser un commentaire, j'ai toujours dû récrire pseudo et adresse du blog ... Je ne sais pas pourquoi, mais ton blog ne veut pas retenir mes coordonnées !

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    1. Oui, quand on sait que le prince charmant n'existe pas, il n'y a guère de surprise...
      Pour les commentaires, tu n'es pas la seule à signaler ce problème, qui semble toucher d'autres blog "blogger" aussi, et je t'avoue être démunie, la plateforme d'aide que j'ai consultée est... absolument inutile !

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    2. Mince ! Le prince charmant n'existe pas ? ^-^
      Pour les commentaires, ce n'est pas vraiment un problème de rentrer pseudo et adresse, ça prend deux secondes ! Et puis, lire tes notes mérite bien un petit effort ....

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    3. "Mince ! Le prince charmant n'existe pas ?"

      Non ! et je ne m'en suis toujours pas remise, figure-toi !

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