"Liv Maria" - Julia Kerninon
"Mais le contraire d’oublier, Liv Maria, ce n’est pas se souvenir – c’est apprendre."
Ça commence un peu comme un conte, avec l’histoire d’une union jugée improbable entre deux êtres singuliers, un colosse norvégien amoureux des livres et une fille de l’île (que l’on devine bretonne) sur laquelle il finit par poser ses bagages de marin. Elle est issue d’une lignée d’insulaires qui a toujours fait la loi sur ce bout de terre océanique, et tient le café dont on hérite de génération en génération.
Liv Maria est leur fille unique. Même elle ne sait pas très bien ce que ces deux êtres si différents peuvent trouver à se dire. Elle les entend pourtant murmurer jusque tard dans la nuit. Son père fait d’elle une lectrice, lui apprend la pêche et la conduite. Elle pratique la première avec ses oncles maternels, engoncée dans d’immenses cuissardes, et la seconde au volant d’une vieille Volvo avec laquelle, dès l’âge de quatorze ans, elle parcourt l’île.
C’est une jeunesse d’insouciance, de liberté et de sécurité. Jusqu’à un incident, pas si grave pour Liv Maria, mais qui incite sa mère à l’exiler, à Berlin, chez sa tante paternelle Bettina. Liv Maria a dix-sept ans. Elle visite Berlin, s’occupe des enfants de sa tante, prend des cours d’allemand, connaît un premier amour foudroyant.
Berlin n’est que la première étape d’une existence composée de plusieurs vies. Du l’Amérique latine à l’Irlande, en repassant -bien que de plus en plus rarement- par la Bretagne, Liv Maria se forge un destin protéiforme, semble sillonner les continents, vit de petits boulots puis devient riche femme d’affaires, brûle sa vie dans les excès avant de se poser et de fonder une famille. Est-ce alors la fin de son périple ?
C’est une histoire d’intranquillité, de questionnement permanent sur soi-même, sur le sens de ce que l’on bâtit, sur la difficulté à composer avec le souvenir de ses vies contradictoires. Après quoi, après qui Liv Maria court-elle ? Où se considérera-t-elle enfin chez elle ? Et chez soi, est-ce un lieu concret ou un territoire intérieur ? Est-il compatible avec celui d’un autre qui ne connaîtra jamais vraiment tout de nous ?
Ha oui, j'ai beaucoup lu l'auteure, mais pas ce titre! Tu m'as l'air enthousiaste.
RépondreSupprimerSi tu aimes son écriture, il te plaira surement.. c'est un titre que l'on referme en se posant plein de questions.
SupprimerJe n'ai pas eu envie de le lire à sa sortie, pourtant j'aime l'écriture de Julia Kerninon. C'est peut-être à reconsidérer ..
RépondreSupprimerDans ce cas je te réponds la même chose qu'à Keisha : c'est notamment le style qui m'a plu, sa vivacité et sa sensibilité mêlées.
SupprimerJ'ai lu pas mal d'avis positifs sur ce roman. Si je le croise, je le lirais peut-être.
RépondreSupprimerN'hésite s'il croise en effet ta route (en plus, il est court !)...
SupprimerIl me semble que c'était un des succès de la rentrée littéraire d'il y a 2 ou 3 ans. J'étais intriguée à l'époque mais je n'ai pas poussé ma curiosité jusqu'au bout. Trop de livres sous le coude...
RépondreSupprimerOui, on a pas mal vu ce titre. Je l'ai personnellement noté chez Electra, adepte de l'auteure..
SupprimerIl a fait partie de mes lectures estivales de 2022 et je garde en tête l'image d'une femme à la fois prise au piège par les circonstances mais aussi très libre. Un beau portrait de femme et une superbe plume.
RépondreSupprimerC'est très bien résumé, et tout cela fait que je relirai très probablement cette auteure...
SupprimerZut, j'ai encore oublié de m'identifier. C'était moi tout à l'heure ☺️.
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