"Voile vers Byzance" - Robert Silverberg
"La chaleur était suffocante ; il erra dans le labyrinthe de ruelles grouillantes où s'alignaient les mêmes maisons sans fenêtres aux toits en terrasse et les mêmes murs aveuglants et indistincts, jusqu'à ce qu'il finisse par émerger sur une grande place où se tenait un marché. La vie de la cité foisonnait autour de lui, ou plutôt la pseudo-vie, l'interaction complexe de ces milliers de temporaires qui n'étaient que poupées gonflables animées pour nourrir l'illusion d'une Inde pré-védique."
La population mondiale a drastiquement diminué, le contour des continents s’est modifié : un vaste bras de mer sépare l’Europe de l’Asie, l’Australie a disparu, l’Afrique a rétréci… Le monde est composé de villes temporaires, jamais plus de cinq à la fois, qui sont les reproductions de métropoles anciennes -la Rome de César, Rio de Janeiro, Chicago, Alexandrie… Tombouctou serait la prochaine à disparaitre, au profit de Byzance. Le passé tel que nous le connaissons est englobé dans une même contemporanéité fantastique et immémoriale, où se mêlent sans distinction d’époques le Phare d’Alexandrie et les gratte-ciels de New York, Hélène de Troie et Georges Washington, Hannibal et la Reine Victoria…
Les villes sont peuplées d’êtres eux aussi temporaires -c’est d’ailleurs ainsi qu’on les désigne-, créations technologiques ressemblant à s’y méprendre à des êtres humains mais dénués de toute autonomie intellectuelle, qui remplissent diverses fonctions à caractère utilitaire -marchands, bergers, et autres travailleurs- ou "ornemental" -écoliers, religieux, miliciens…-, le but étant d’entretenir l’illusion de centres urbains populeux et prospères.
Les véritables humains, désignés comme les "citoyens", se ressemblent tous. Sorte de petits méditerranéens agiles et enfantins, ils sont dotés de corps souples et sveltes, de grands yeux brillants et de larges bouches. Leur vie est faite de loisirs : réceptions, fêtes ou représentations théâtrales… Se procurant tout l’argent qu’ils veulent, ils vont de ville en ville, jouissant de leur vie éternelle sans se poser de questions.
Charles Phillips est quant à lui un visiteur. Partiellement amnésique, il sait toutefois qu’il vient de l’année 1984, dont il a gardé des images d’ordinateurs, de postes de télévision, ou de matchs de base-ball. Il n’a en revanche aucun souvenir personnel, et ignore comment et pourquoi il a été transporté dans ce lointain futur. Cela ne l’empêche pas d’y vivre une belle histoire d’amour avec Gioia, une citoyenne charismatique, qui éprouve l’irrépressible et constant besoin de profiter de chaque instant.
Or, Gioia est depuis quelque temps d’humeur morose, sans qu’il parvienne à en comprendre la raison.



Un écrivain qui fait référence dans la SF. Je n'ai pas lu ce roman mais il est certainement très fréquentable...
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