"Dans la gueule de l’ours" - James A. McLaughlin
"Là-bas dans l'Ouest, c'était la guerre sainte des ranchers contre les prédateurs et leur vénération pour des animaux domestiques indo-européens qu'ils élevaient sur des terres trop sèches pour les nourrir. Ici, dans les Appalaches, on rencontrait de robustes travailleurs des champs qui refusaient de se promener en forêt durant tout l'été parce qu'ils avaient peur des serpents.".
Et puis apparaît dans la forêt un étrange ramasseur de champignons, qui conduit Rice au cadavre écorché d’une ourse. L’animal a probablement été victime du trafic illégal d’organes ou de membres d’animaux sauvages, nouvelle manne du crime organisé. Voilà qui n’arrange guère les affaires de Rice. Décidé à traquer les braconniers, il craint toutefois que cela n’attire l’attention sur sa présence dans ce qui représentait jusqu’alors le refuge parfait pour fuir les représailles d’un cartel mexicain qui a quelques raisons de lui en vouloir.
Voici pour la facette prosaïque, disons, du roman.
Ce qui fait son originalité, tout en lui conférant une dimension
troublante, c’est l’atmosphère qu’induit la proximité de la forêt, et ses
effets sur le héros.
Tout au long du récit, la nature -et plus précisément cette impressionnante
forêt, profuse et puissante- est omniprésente, avec ses vibrations et ses stridulations,
ses odeurs et ses lumières, les vibrations de ses arbres. Les Cherokee disaient
de cette Turk Mountain qu’elle est hantée, et elle exerce de fait sur Rice un
attrait qui devient de plus en plus névrotique. Depuis son arrivée dans la
réserve, il a l’impression de se déplacer dans un perpétuel rêve éveillé, est
même parfois pris de sortes d’hallucinations. Dans cet environnement où la
frontière entre vie sauvage et vie domestique est poreuse, son objectivité
scientifique, son contrôle de la situation, et jusqu’à la conscience de
lui-même, menacent de se dissoudre…
"Dans la gueule de l’ours" est ainsi un roman
aux bifurcations inattendues, qui entrelace les genres -policier, fantastique,
récit philosophique- avec un naturel déroutant.
Je l'ai noté quelque part celui-là qui a l'air vraiment très bien, cette ambiance me plait déjà.
RépondreSupprimerJ'ai vu qu'entretemps tu avais aussi lu les avis de Maryline et Keisha, qui sont moins enthousiastes que moi. Je précise que ce qui a suscité un de leurs bémols est ce qui m'a, à l'inverse, plu : une certaine lenteur dans le récit, qui permet de rendre la pénétration insidieuse et progressive de l'étrange atmosphère sylvestre dans l'esprit du héros..
SupprimerC'est amusant les lectures communes. Maryline n'est pas du tout convaincue. Keisha plus positive, mais on ne sent pas l'enthousiasme. Et chez toi, j'ai presque envie de le lire tout de suite :-) Je l'avais noté et perdu de vue, je re-note.
RépondreSupprimerEt oui, c'est ce qui en fait la richesse, même si du coup, j'imagine qu'il n'est pas facile pour vous de faire un choix : le lire... ou pas ?!
SupprimerC'est sûr que les autochtones dépouillés de leur territoire de chasse ne sont pas fan des visées environnementalistes des descendants de colons qui s'accaparent les terres...
RépondreSupprimerToi tu donnes envie de le lire, mais mon hésitation initiale (la violence, et pourquoi ce cartel mexicain) me suggère que je vais passer, pas pour moi celui-là.
nathalie
Le cartel fait partie du passé du héros, et explique sa volonté de s'exiler loin du monde.. et ce n'est pas sa violence que je retiens de ce roman (il y en a, mais je ne l'ai pas trouvée particulièrement sanglante ou insupportable.
SupprimerTu décris bien "les autochtones de ce coin perdu d’Amérique" et tu pointes exactement le mélange des genres qui m'avait plu dans ce roman... Mais il est dur par moment, j'ai atteint mes limites dans cette lecture !
RépondreSupprimerTiens, c'est drôle, j'ai l'impression d'avoir occulté cet aspect. C'est chez toi que j'ai dû noter ce titre (et ton billet avait été appuyé par un avis aussi très positif de Jean-Marc).
SupprimerCa m'a l'air intéressant...? Je le note au cas où.....
RépondreSupprimerIl pourrait bien te plaire, oui...
SupprimerLe côté fantastique, voilà ce qui m'a un poil moins plu, mais sinon, c'est original et pas mal du tout!
RépondreSupprimerJ'ignore si je suis le seul dans ce cas, mais impossible d’aller chez toi en ce moment : "Connexion bloquée : problème de sécurité potentiel". J'espère que ce n'est qu'un incident passager.
Supprimer@Keisha : J'ai le même problème. Je t'en avais déjà parlé, ça s'était résolu, et là c'est revenu.... mais cela dépend depuis quel PC je me connecte. Comme c'est avec le pro que je suis bloquée, je soupçonne en effet que ça vient de la sécurité...
Supprimer@Keisha Moi je n'ai pas de problème, je passe tous les jours et ça va.
SupprimerJ'avoue n'y rien comprendre. En tout cas, facebook refuse de mettre des liens de mon blog, pfff, tant pis, mais avec les blogueurs ça m'ennuie.
SupprimerJe te rejoins pour l'originalité des thèmes, de l'atmosphère. C'est cet aspect prosaïque qui m'a laissée à distance, et le fantastique ( alors que l'aspect rêve éveillé, au contraire, m'a emportée ). Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un " polar ", j'ai un peu décroché avec le genre. Nos lectures communes sont très intéressantes, j'apprécie vraiment de confronter ma lecture à la tienne, poursuivons ! ( pas seulement avec Mauriac :)
RépondreSupprimerMême si j'en lis bien moins qu'à une époque, j'essaie de revenir régulièrement vers le polar, que j'affectionne (comme j'aime tout le reste, c'est le problème...).
SupprimerEt oui, avec plaisir pour poursuivre nos LC !
De toute évidence, tu es plus sensible aux cow-boys taiseux que Marilyne 😄 Je retiens que ce roman vaut quand même (et surtout ?) pour son atmosphère entre réalité et hallucination.
RépondreSupprimerC'est un bon résumé, c'est bien ce qu'il faut en retenir...
Supprimerun billet intéressant que je lis avec plaisir sans que cela me conduise à lire ce roman
RépondreSupprimerC'est déjà ça... ceci dit, je ne te l'aurais en effet pas forcément conseillé..
SupprimerTu as l'air plus franchement conquise que Keisha et Marilyne. Je ne sais pas trop si j'y trouverais mon compte à vous lire toutes les trois. Dans le doute...^^
RépondreSupprimerJe comprends qu'il soit difficile de se faire une opinion, vu nos divergences.. si tu as envie de te laisser convaincre, tu peux lire les avis de Kathel et Jean-Marc (Actu du noir, si tu ne connais pas. Il est dans mes liens en bas de page :).
SupprimerCela sort de l'ordinaire... merci pour la découverte :)
RépondreSupprimerSon originalité est ce qui fait en grande partie son intérêt, en installant une ambiance hybride et étrange, entre roman noir et récit fantastique...
SupprimerLa couverture, mais aussi l'atmosphère que tu évoques ma fait penser à Sous les ossements des morts. Je me trompe ? De toute façon, je le note, et j'ai une virée en librairie prévue cette après-midi ... ^-^
RépondreSupprimerEt bine maintenant que tu me le dis, ça me saute aux yeux, pour la couverture ! Pour l'ambiance aussi, oui, tu as sans doute raison, on y retrouve en effet ce mélange de surnaturel et de noir..
SupprimerJ'en profite pour t'informer d'une LC autour de Mauriac le 15 janvier (ça te rappelle des souvenirs, non ?), à l'initiative de Maryline. Nous lirons toutes les 2 Le nœud de vipères, mais c'est ouvert à tout autre titre. Si ça te dis. Je referai sûrement un rappel d'ici là..
Dans la gueule de l'ours est sur mes étagères ! Et Mauriac, évidemment, ça me rappelle un super challenge ^-^ et je vous suis sur Le noeud de vipères,. Dans mes souvenirs, c'est vraiment un des meilleurs.
SupprimerJ'espère qu'il te plaira.. et chic, pour la LC Mauriac !
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