LE RECAPITULATIF DE L'ACTIVITE

"Tous les Mayas sont bons" - Donald Westlake

"Seigneur, songea-t-il, donnez-moi la force de changer ce qui peut l’être, la patience de vivre avec ce qui ne le peut pas, et la sagesse de les différencier. Seigneur, pensa-t-il, je suis dans la merde jusqu’au cul !".

Ayant échoué dans ma recherche d’écrivain bélizien traduit en français, j’ai dû me contenter (comme pour le Honduras) d’un titre dont le Bélize est le décor, mais écrit par un auteur américain (ce qui n’était déjà pas si facile à trouver). J’ai ainsi par la même occasion découvert Donald Westlake, célèbre pour ses romans policiers humoristiques (je cite Wikipédia), considéré comme un classique, même, par les aficionados du genre. J’ai cru comprendre que ce titre n’était pas son meilleur, ce qui me donne furieusement envie d’explorer davantage son œuvre, puisque j’ai personnellement passé avec cette lecture un excellent moment.

Installé au Bélize avec l’intention de faire fortune dans l’élevage, Kirby Galway, trentenaire décontracté et sûr de lui, y a acheté un terrain, qui s’est avéré être inexploitable. Il éprouve depuis un furieux ressentiment envers celui qui le lui a vendu, un fonctionnaire plus ou moins véreux inopportunément prénommé Innocent. Sa principale source de revenus, consistant à transporter des bottes de marijuana dans son avion entre Bélize et la Floride, ne lui suffit pas. Malin et imaginatif, il a trouvé un moyen de rentabiliser ce fichu terrain dont il est propriétaire, qui se révèle soudain receler d’inestimables vestiges mayas… 

Ne reste plus qu’à appâter quelques pigeons, ce à quoi s’emploie Kirby lors d’un séjour dans son pays natal. Entrent ainsi en scène un couple d’antiquaires très impressionnables, ainsi qu’un conservateur de musée peu scrupuleux. S’y ajoute une indésirable archéologue idéaliste en lutte contre la spoliation du patrimoine sud-américain, dont les recherches auraient permis de localiser un site Maya qui n’aurait jamais été découvert, situé justement du côté des terres de Kirby. La situation devient compliquée lorsque, contrecarrant les plans de ce dernier, tout ce petit monde se retrouve au même moment dans le même hôtel…

Le roman est ensuite un enchaînement de rebondissements rocambolesques et de quiproquos, de confrontations entre des protagonistes acharnés à préserver leurs intérêts respectifs. Les jeux de dupes abondent, les dialogues fusent, et le tout est porté par un humour mordant qui rend la lecture fort réjouissante.

Elle est également instructive, Donald Westlake faisant une belle place au contexte de son intrigue, qui se déroule au moment où le Bélize, ex-colonie britannique, vient d’accéder à l’indépendance (au tout début des années 1980), mais est en butte aux revendications territoriales de son voisin guatémaltèque, qui menace d’annexer par la force le sud du pays. Les nombreuses incursions dans l’enchevêtrement de sa jungle luxuriante sont par ailleurs l’occasion d’approcher ses autochtones, descendants des mayas devenus fermiers, vivant dans une autosuffisance rudimentaire au sein de petits villages dispersés et coupés de la civilisation technologique.

Une chouette découverte, en somme !

Le Mois Latino



Commentaires

  1. Tu ne connaissais pas Westlake? Oh fais vite connaissance de Dortmunder et de son équipe de bras cassés, il y a du lourd!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non, mais je vais aller plus loin, c'est sûr, ça m'a bien plu cette lecture !

      Supprimer
  2. Ça a l'air sympathique ça !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est ça, c'est sympathique (mais pas simpliste), et un bon moment de ce genre, ça ne se refuse pas !

      Supprimer
  3. Le titre de ce roman me rappelle la série du Poulpe. Je suis très bon public pour ce genre de jeux de mots un peu faciles ;-D Le roman a l'air aussi instructif que distrayant en tous cas, et Bélize serait une vraie découverte. C'est noté !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, il vaut le détour, les personnages sont bien croqués, même les méchants un peu stupides arrivent parfois à nous surprendre, et on ne s'ennuie pas une seconde, le rythme est trépidant...

      Supprimer
  4. J'ai lu au moins un roman de cet auteur, mais je ne sais plus lequel. C'était il y a un bon moment. Celui-ci m'a l'air plutôt distrayant.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il l'est, vraiment, et c'est aussi l'occasion d'une incursion dans une contrée méconnue..

      Supprimer
  5. Je n'ai pas lu ce roman mais pour Westlake vas-y ça vaut d'être connu !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est ce que j'ai cru comprendre en lisant des avis à son sujet.

      Supprimer
  6. Ce n'est pas évident en effet de trouver un auteur du Belize. Bravo donc pour cette trouvaille qui nous permet quand même une incursion dans le pays. J'ai lu un ou deux romans de Donald Westlake mais ça remonte encore à une éternité. J'en ai surtout gardé le souvenir d'un humour débordant.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis tombée dessus par hasard, je ne sais plus sur quel blog, j'ai sauté sur l'occasion ! Et ce n'est certainement pas la dernière fois que je profite de son humour...

      Supprimer
  7. Bonjour Ingrid!
    Donald Westlake? Pas (encore) tout à fait convaincu: j'en ai lu un il y a deux ou trois ans, qui m'a laissé partagé. J'y reviendrai peut-être.
    Pour un roman qui se passe au Bélize, je citerais encore "L'homme exemplaire" d'Yves Laplace...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je crois que sa bibliographie est très riche, sans doute tout n'est-il pas du même niveau, j'essaierai de trouver ses incontournables parmi les connaisseurs ! Et merci pour cette autre suggestion bélizienne !

      Supprimer
  8. c'est vrai que ça a l'air très sympa !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Là tu peux y aller, c'est un très bon divertissement !

      Supprimer
  9. Voilà un auteur que je n'ai encore jamais lu mais il est noté dans mes listes pour d'autres titres qui sont présents dans ma médiathèque (par contre pas celui-ci). En tous les cas tu me tentes.. surtout c'est une lecture divertissante.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. D'après ce que j'ai cru comprendre, il a écrit mieux que celui-là, alors n'hésite pas à le découvrir avec un autre titre !

      Supprimer
  10. Un auteur, pourtant prolifique, que je n'ai jamais lu ! Il semble valoir le détour, au moins par ce titre... et quel titre ! :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, ça fait du bien, du rire qui plus est instructif ...

      Supprimer
  11. Après moultes tentatives, j'ai dû me résoudre à ne plus tenter de polars humoristiques ... ça ne passe pas ! Je n'arrive pas à lier l'humour et le noir. Il me faut vraiment du noir, noir ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est pourtant chez toi que j'ai noté par exemple un titre comme Les mafieuses, dont tu as fait un coup de cœur... il n'était pas noir, peut-être ? Juste drôle ? Je ne me suis pas posée la question avec ce titre, on est embarqué par les événements, l'aspect noir est lié au contexte, mais il n'y a pas de mort, par exemple (enfin, je crois..)..

      Supprimer
    2. Tu as raison, je ne suis pas très cohérente ... Les mafieuses m'avaient beaucoup amusées !

      Supprimer
    3. Il faut que je le lise d'ailleurs, il est sur ma pile depuis ton billet..

      Supprimer
  12. Le véritable défi de l'an prochain est donc de trouver un auteur bélizien...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ca fait quatre ans que je cherche... et je ne pense pas organiser de 5e édition (ce qui ne m'empêchera pas de continuer à chercher !).

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Compte tenu des difficultés pour certains d'entre vous à poster des commentaires, je modère, au cas où cela permettrait de résoudre le problème... N'hésitez pas à me faire part de vos retours d'expérience ! Et si vous échouez à poster votre commentaire, déposez-le via le formulaire de contact du blog.