LE RECAPITULATIF DE L'ACTIVITE

"Aventures d’un romancier atonal" - Alberto Laiseca

"J’en ai marre des génies. Ce dont nous avons besoin, ce sont d’écrivains sachant écrire."

Recto : dans la sordide mansarde d’une pension de famille à l’architecture tarabiscotée qu’il loue à une propriétaire tyrannique et couronnée d’un chignon cauchemardesque, un écrivain s’échine depuis dix ans à la rédaction d’une œuvre obscure et indigeste s’étirant sur plus de 1500 pages. Il faut dire que son projet est ambitieux, combinant sciences, Histoire, musique, religion, mathématiques, géologie…
Contre toute attente, son ami Coco Pico de la Mirandole, seul à croire en son talent, parvient à la faire publier. Une fois traduite, l’œuvre connait un succès international, au grand désespoir de son éditeur suicidaire et masochiste, qui comptait sur un bide retentissant pour mettre un point final à la série d’échecs constituant sa vie.

Verso : un extrait de l’œuvre susnommée nous est donné à lire, plus précisément soixante de ses pages
miraculeusement sauvées par le fameux Coco d’un séisme aussi violent qu’inattendu qui a littéralement englouti le reste de l’ouvrage. Intitulé "L’épopée du Roi Thibault", il met en scène les armées de ce dernier à la conquête d’une Russie médiévale et musulmane. L’essentiel du récit tient en la description de batailles aux allures étonnamment anachroniques, animaux préhistoriques y côtoyant engins de guerre dotés d’une technologie dernier cri.

J’ai pioché cette idée de lecture chez A_girl, jamais avare de propositions sortant des sentiers battus, notamment dans cette veine burlesque dont je suis généralement friande. Et je n’ai rien à reprocher à ces "Aventures d’un romancier atonal" en matière d’originalité et de fantaisie. L’intrigue est ponctuée de rebondissements loufoques ; le ton volontairement caricatural et cocasse atténue l’impact de la violence qui baigne l’ensemble. Et j’ai a posteriori apprécié le sens de l’auto-dérision de l’auteur, en apprenant qu’il avait lui-même écrit une œuvre de 1500 pages qu’il a mis vingt ans à faire publier.

Et pourtant, ça n’a pas pris… Je suis restée à distance du texte pendant toute ma lecture, frôlant l’ennui, ne persévérant qu’en raison de la brièveté du texte. Est-ce dû à un manque d’adhésion à l’humour sans subtilité ? A l’incapacité à m’intéresser aux personnages sans consistance ou à l’intrigue bâclée ? Sans doute à un mélange de tout ça…



Le récapitulatif du MOIS LATINO, c'est ICI.

Commentaires

  1. Je suis quasiment certaine que ce n'est pas pour moi. C'est un genre qui me laisse généralement de marbre et je n'ai pas envie de m'ennuyer.

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    1. Dans ce cas, tu peux en effet passer ton chemin. Contrairement à toi, j'aime bien, en général, le genre loufoque, mais je crois que j'ai besoin tout de même d'un minimum de "chair", au niveau de l'intrigue, du contenu.. et là, j'ai trouvé que c'était trop léger.

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  2. Gloups, je vais quitter ce mois sans coups de coeur et tentations, finalement.

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    1. Bah mince, il y a pourtant eu quelques coups de cœur (mais que tu as sans doute déjà lus, c'est vrai...).

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  3. Oh, dommage... Comme tu n'as pas aimé, je suis allée voir le billet de A Girl et je vais noter ce titre parce que, quand même, il m'intrigue ce roman !

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    1. Il est en effet intrigant, et d'une originalité intéressante, mais manque à mon avis de consistance. Ceci dit, je serais curieuse de lire un autre avis que le mien...

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  4. Ah, un rendez-vous manqué, ça arrive.;)

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    1. Bien sûr, on ne peut pas gagner à tous les coups... je le garde quand même, l'objet-livre est sympa !

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  5. je suis comme Aifelle il est très rare que le genre loufoque me plaise , mais quand ça marche alors je m'amuse beaucoup .

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    1. C'est un genre difficile à conseiller, car soumis à la relativité de la sensibilité des lecteurs à l'humour (je sais par exemple que celui d'Echenoz n'est pas pour moi, alors que j'adore celui de Jaenada, mais je ne saurais expliquer pourquoi...).

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