"Ilona vient avec la pluie" - Álvaro Mutis
"Le vacarme syncopé des orchestres qui animaient, sur un rythme afro-antillais plutôt frelaté, la vie des innombrables cabarets et des bars mal famés, parvenait jusqu’à nous. J’étais si habitué à ce tumulte monotone et triste, que je le confondais avec cette atmosphère de fin de voyage qui m’apportait toujours une légère anxiété, une crainte vague de l’inconnu qui m’attendait à terre."
Tombé sur son vieil ami le capitaine Wito à La Nouvelle-Orleans, alors qu’il cherchait à se sortir d’une mauvaise passe, Maqroll a embarqué sur son cargo délabré. Ruiné, désespéré après avoir appris la fuite de sa fille de quinze ans avec un pasteur protestant, le capitaine a mis fin à ses jours à leur arrivée à Panama, et son navire a été saisi par les créanciers.
Voilà donc notre héros bloqué dans cette ville impasse anonyme, peu accueillante, pris de cette vague angoisse qu’il éprouve toujours à la perspective d’un long séjour sur la terre ferme. Une vodka de temps à autre et une amie occasionnelle rendrait la situation plus supportable, mais il n’a pas un sou en poche. Errant dans les casinos, les halls et les bars des grands hôtels, cherchant quelque chose à entreprendre, il est sur le point de tomber au fond de l’abîme, lorsque qu’il est sauvé par l’apparition d’Ilona, une vieille connaissance qui a coutume de surgir en d’improbables endroits, en même temps que la pluie. Quadragénaire au charme piquant, Ilona est une femme fougueuse et intelligente, d’un humour caustique, qui déteste la sottise pompeuse et la routine petite-bourgeoise. Libre car sans attaches sentimentales durables et n’accordant aucune importance aux possessions matérielles, elle n’est en revanche jamais à court d’idées.
Elle monte avec Maqroll un lupanar confidentiel, où officient de fausses hôtesses de l’air. C’est ainsi que nos deux compères font la connaissance de la mystérieuse Larissa, qui enrichit le récit d'une dimension surnaturelle...
Oh lala! je me souviens avoir acheté un gros bouquin de ses œuvres, et l'avoir lu un peu de temps en temps. J'en ai raffolé! Et je peux le prouver
RépondreSupprimerAlvaro Mutis : La neige de l'amiral Un bel morir Ilona vient avec la pluie La dernière étape du tramp steamer Ecoute moi, Amirbar Abdul Bashur, le rêveur de navires Le rendez-vous de Bergen
Bon évidemment tu ne pourras pas y accéder... ^_^
Malheureusement non, mais au vu de mes deux premières expériences avec l'auteur, je te fais entièrement confiance... je n'en ai pas fini avec Alvaro Mutis, c'est sûr.
SupprimerJ'avais bloqué sur un roman de cet auteur, je ne sais plus du tout pourquoi, ni de quel titre il s'agissait ! Quelque chose me dit que cette Ilona pourrait me plaire ...
RépondreSupprimerEn tous cas, il est très court, et je l'ai personnellement dévoré... et oui, cette Ilona est remarquable, et immédiatement sympathique. J'ai aussi beaucoup apprécié ce ton qui oscille entre jouissance et mélancolie.
SupprimerJ'ose à peine avouer que je n'ai toujours pas lu Alvaro Mutis. Ton billet fait très envie (c'est là le problème !)
RépondreSupprimerUn printemps latino 2026 dédié à la Colombie ?.. ce serait l'occasion !
Supprimerhé, hé, j'y pense...
SupprimerComme Athalie, j'ai le souvenir d'avoir tenté de lire cet auteur, et comme avec un certain nombre de latino-américains, ça a coincé... Dommage !
RépondreSupprimerOn retrouve ici ce mélange de dureté et de fantaisie -voire de fantastique- qui souvent caractérise la littérature latino. Moi j'aime...
SupprimerAh, un Colombien que je n'ai pas lu et qui semble valoir le détour ! En plus, il semble y avoir une petite thématique maritime qui devrait me plaire.^^
RépondreSupprimerFigure-toi que je n'y avais même pas pensé, mais oui, la "saga Maqroll el Gaviero" peut à mon avis fournir plusieurs titres éligibles au Book Trip en mer ! Et sinon, j'ai de côté Les naufragés du Wager..
SupprimerJe n'ai toujours pas lu l'auteur, passé largement sous mes radars .. celui-ci est court, ça pourrait être bien pour me donner une idée.
RépondreSupprimerExactement, et ça se lit tout seul !
SupprimerJ’en garde un bon souvenir. Faut que je relise cet auteur avec Un bel morir.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour le renvoi .